Le gouvernement régional de l'Andalousie appelle à réactiver un accord maroco-espagnol conclu en 2007 pour faire face à la surpopulation des centres de rétention. Le gouvernement andalou veut que Madrid et Rabat négocient le retour des migrants mineurs au Maroc. Ce «souhait» intervient alors que la région du sud de l’Espagne se démène pour faire face aux flux d’immigration croissants qui ont conduit à des centres surpeuplés, rapporte mercredi 5 septembre le quotidien El Pais.
Struggling to cope with the more than 2,500 migrant minors under its care, Andalusia has turned to the central government in a bid to do a deal with Morocco to send them back https://t.co/83uzJ73xKy
— El País in English (@elpaisinenglish) September 5, 2018
Lors d'une réunion prévue mercredi entre les dirigeants du gouvernement régional et du gouvernement central, les représentants andalous devaient insister sur la nécessité de redistribuer plus de 2 500 mineurs migrants actuellement sous leur responsabilité en envoyant certains d'entre eux dans des centres situés ailleurs en Espagne. Mais les autorités régionales souhaitent également que l’administration du Premier ministre du Parti socialiste (PSOE), Pedro Sánchez, travaille sur le front diplomatique, afin d’ouvrir la possibilité d’envoyer une partie de ces migrants mineurs au Maroc.
Sur les plus de 7 000 mineurs actuellement pris en charge par les gouvernements régionaux espagnols, près de 70% sont des ressortissants marocains. Les lois existantes incluent déjà un protocole pour leur rapatriement, mais dans la pratique, elles ne sont pas appliquées faute de coopération de la part du Maroc et d’autres pays d’origine, indique El Pais en ajoutant que le dernier mot sur les retours concerne les procureurs chargés de chaque affaire. Mais un procureur qui travaille quotidiennement avec les migrants mineurs, cité par El Pais, a déclaré que «si les autorités marocaines peuvent garantir que les enfants retourneront dans un [bon] environnement et des conditions de sécurité, la justice ne gênerait pas leur retour.»
L'accord de 2007 est entré en vigueur en octobre 2012 mais n'a jamais été mis en œuvre efficacement.
Le gouvernement andalou propose également que le gouvernement central prenne en charge les migrants jusqu'à ce que leur âge soit déterminé par une scintigraphie osseuse médicale. Les autorités régionales dépensent actuellement 45 millions d'euros par an pour exploiter 208 centres pour mineurs.
Les autorités du préside occupé de Melilla, soutiennent également les retours de migrants.
«Environ 60% des mineurs de Melilla viennent ici avec des documents d’identité, et certains traversent même la frontière avec leurs parents», a déclaré Daniel Ventura, conseiller municipal pour les questions de bien-être. «Je me demande toujours comment, dans ces cas, nous ne pouvons pas les renvoyer aux autorités marocaines.»
Mais des organisations non gouvernementales telle que Save the Children ont exprimé leur inquiétude quant à cette idée. «Beaucoup d’entre eux vivaient déjà dans la rue au Maroc ou leurs familles ne peuvent pas les soutenir», a déclaré le directeur du groupe, Andrés Condé. «Nous devons garantir que chaque cas soit traité individuellement pour garantir que les enfants soient en sécurité chez eux.»