Lors d’une conférence de presse tenue vendredi, le président russe Vladimir Poutine a expliqué pourquoi Moscou ne renforce pas davantage son soutien à l’Iran dans le contexte des tensions régionales. À la question d’un journaliste sur cette position, il a répondu : « Israël est presque un pays russophone », en référence à la présence d’une importante communauté russophone en Israël.
Selon Poutine, environ deux millions de personnes parlant russe vivent aujourd’hui en Israël. Il a souligné que « chaque conflit est unique » et que la Russie entretient traditionnellement des relations « bonnes et amicales avec le monde arabe ». Il a ajouté : « Il a été dit que nous devrions faire preuve de solidarité, c’est vrai. Mais cela ne signifie pas que nous devons intervenir militairement. »
Un citoyen israélien parmi les corps rapatriés entre la Russie et l’Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que la Russie aurait remis, dans le cadre d’un accord d’échange de corps conclu entre les deux pays, vingt soldats russes identifiés à tort comme ukrainiens. Parmi eux se trouverait un citoyen israélien, détenteur de documents d’identité israéliens, qui aurait combattu aux côtés de l’armée russe. Son nom n’a pas été communiqué.
Selon les autorités ukrainiennes, cet échange de dépouilles a eu lieu dans le cadre d’un accord négocié à Istanbul. Celui-ci prévoyait également la libération d’au moins 1 200 prisonniers de guerre de chaque côté. Il s’agit de l’un des rares résultats concrets du deuxième cycle de négociations entre Moscou et Kiev, tenu au début du mois.
Israël s’est-elle assurée la neutralité de la Russie dans sa guerre contre l’Iran ?
Au-delà de la dimension démographique évoquée par Poutine, une autre déclaration renforce l’ambiguïté de la position russe. Dans une autre déclaration, le président russe affirme que « la Russie, tout comme l’AIEA, n’a jamais eu la moindre preuve que l’Iran cherche à se doter de l’arme nucléaire », ajoutant que « cette position a été clairement communiquée aux autorités israéliennes ».
Poutine a également rappelé que la Russie soutient activement le développement du programme nucléaire civil iranien, affirmant : « Nous avons construit un réacteur en Iran, signé des contrats pour deux autres, et nos équipes sont toujours sur place. N’est-ce pas déjà une forme de soutien ? »
Le président russe a enfin indiqué que Moscou partageait actuellement « des idées avec les deux parties » pour tenter de freiner l’escalade du conflit entre Israël et l’Iran — sans en révéler la teneur.
Dans ce contexte, la question demeure ouverte : Israël s’est-elle assurée la neutralité de la Russie dans sa guerre contre l’Iran, ou le Kremlin cherche-t-il simplement à préserver sa marge de manœuvre stratégique entre plusieurs partenaires aux intérêts divergents ?