L’animateur et producteur français Thierry Ardisson est mort ce lundi 14 juillet 2025, à l’âge de 76 ans, a annoncé son épouse Audrey Crespo-Mara à l’AFP. Selon ses déclarations, il souffrait d’un cancer du foie diagnostiqué il y a moins d’un an. La maladie, qualifiée de “foudroyante”, aurait évolué rapidement malgré une prise en charge médicale.
«Thierry est parti comme il a vécu. En homme courageux et libre. Avec ses enfants et les miens, nous étions unis autour de lui. Jusqu’à son dernier souffle», a précisé Audrey Crespo-Mara dans un communiqué transmis à l’agence.
Une pathologie aggravée par un passé médical complexe
Selon plusieurs sources concordantes, le cancer dont souffrait Thierry Ardisson pourrait être lié à une hépatite C contractée dans les années 1970, après l’usage de “speedballs” — un mélange de drogues. Mal soignée, cette hépatite aurait évolué en cirrhose, puis en carcinome hépatocellulaire, une forme de cancer du foie réputée difficile à traiter. Le pronostic de cette maladie reste sombre, avec un taux de survie à cinq ans inférieur à 20 %, selon les données de l’Institut Curie.
Des spéculations précoces et une polémique médiatique
Des rumeurs sur l’état de santé de l’animateur circulaient depuis le début du mois de juillet. Le journaliste Clément Garin avait affirmé sur le réseau X que Thierry Ardisson était hospitalisé depuis trois semaines, souffrant d’un cancer en phase terminale. Il avait également évoqué l’éventualité d’images filmées par son épouse dans ses derniers instants, information immédiatement démentie par cette dernière, qui a dénoncé une atteinte à la dignité et annoncé des poursuites.

Un hommage en préparation
Le 1er juillet, TF1 avait annoncé la diffusion prochaine d’un documentaire intitulé “La face cachée de l’homme en noir”, réalisé par Audrey Crespo-Mara, retraçant la vie de son mari à travers une approche intimiste. Dans un autre projet personnel, Ardisson avait publié en mai dernier une autofiction intitulée “L’Homme en noir”, où il évoquait sa propre mort avec dérision et lucidité.
Un parcours singulier dans l’audiovisuel
Thierry Ardisson, figure marquante de l’”infotainment” à la française, a laissé une empreinte durable dans le paysage télévisuel. Habillé de noir, sourire énigmatique et voix posée, il avait fait de la provocation un style, en bousculant les codes de la télévision avec des programmes emblématiques comme “Bains de minuit”, “Rive droite / Rive gauche” ou encore “Tout le monde en parle” sur France 2, en compagnie de Laurent Baffie.
Il avait débuté dans la publicité, où il signa plusieurs slogans cultes dont “Quand c’est trop, c’est Tropico”, ou encore “Lapeyre, y en a pas deux”.
Une pluie d’hommages
Rachida Dati, la ministre de la Culture a salué sur X un «homme qui savait capter l’époque avec irrévérence et la décrire avec intelligence». Le régulateur de l’audiovisuel (ex-CSA) a rappelé que Thierry Ardisson avait marqué «quatre décennies de télévision avec un ton unique». Jean-Luc Reichmann, animateur sur TF1, a pour sa part salué «un exemple de professionnalisme, d’exigence et d’innovation».