Source : Israel Hayom
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a décidé de revoir l’accord gazier majeur conclu entre les partenaires du champ Leviathan et l’Égypte, à la lumière d’informations faisant état de violations égyptiennes du traité de paix signé entre les deux pays.
Selon Israel Hayom, Netanyahu doit examiner, aux côtés du ministre de l’Énergie Eli Cohen – membre du cabinet de sécurité – la manière dont cet accord, déjà paraphé par les sociétés israéliennes, pourra être confirmé ou non par l’État. Initialement, l’intention d’Israël était de valider l’accord tel qu’il avait été signé. Toutefois, après les révélations publiées par le quotidien, la question est désormais traitée au plus haut niveau, Netanyahu ayant exigé que le dossier soit porté à son attention directe.
Un accord gazier sans précédent
Il y a trois semaines, les partenaires du gisement Leviathan – Ratio et NewMed Energy (groupe Delek de Yitzhak Tshuva) – ont signé un contrat historique avec l’égyptienne Blue Ocean Energy (BOE). L’accord prévoit la vente de 130 milliards de mètres cubes (BCM) de gaz naturel d’ici 2040, pour une valeur totale estimée à 35 milliards de dollars.
Cette transaction vient s’ajouter aux exportations de gaz israélien vers l’Égypte déjà en cours depuis cinq ans. Sa mise en œuvre reste toutefois conditionnée à la signature du ministre israélien de l’Énergie. Sans celle-ci, l’accord ne pourra entrer en vigueur.
Les violations du traité de paix en toile de fond
D’après Israel Hayom, plusieurs violations du volet militaire du traité de paix ont été constatées ces dernières années par l’Égypte, en particulier dans le Sinaï. Les forces égyptiennes y auraient déployé davantage de troupes, prolongé les pistes d’aéroport et même creusé des tunnels à usage militaire, sans autorisation préalable d’Israël comme le stipule l’accord.
Le quotidien précise que le contingent international de surveillance, dirigé par les États-Unis, a cessé de contrôler la présence militaire égyptienne dans le Sinaï. L’ancien ambassadeur d’Israël à Washington, Dr. Yechiel Leiter, avait même sollicité l’administration Trump pour rétablir ce suivi, sans succès.
L’énergie comme levier diplomatique
Pour la première fois, Israël semble conditionner la poursuite de ses livraisons énergétiques au respect par l’Égypte de ses obligations issues du traité de paix. Un levier puissant, car Le Caire connaît depuis plusieurs années un déficit chronique d’approvisionnement énergétique, contraignant les autorités à pratiquer des coupures d’électricité régulières.
L’apport supplémentaire de gaz israélien est donc crucial pour l’économie égyptienne. Des sources citées par Israel Hayom ajoutent que l’Égypte est prête à payer ce gaz à un prix bien supérieur à celui facturé au consommateur israélien, illustrant sa dépendance vis-à-vis de ce partenariat.