Une centaine de médias exhortent Donald Trump à ne pas restreindre les visas de journalistes étrangers

Une coalition d’une centaine de médias et d’organisations de presse internationales, parmi lesquels l’AFP, Associated Press, Reuters, la BBC ou encore Reporters sans frontières (RSF), a appelé jeudi l’administration Trump à renoncer à son projet de limiter la durée des visas accordés aux journalistes étrangers travaillant aux États-Unis.

Dans une lettre ouverte, les signataires dénoncent une réforme qui « amoindrirait la quantité et la qualité de la couverture » de l’actualité américaine. Ils soulignent que cette restriction fragiliserait la place des États-Unis dans le paysage médiatique international : « Cela nuirait à la position mondiale de l’Amérique, au lieu de la renforcer. »

Parmi les signataires figurent de grandes chaînes audiovisuelles publiques (France Télévisions, Radio France, ABC Australie, ZDF Allemagne), des quotidiens nationaux (The Globe and Mail au Canada, The Irish Times en Irlande), ainsi que la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et l’Association des journaux coréens.

Des séjours écourtés à 240 jours

Le projet dévoilé fin août prévoit de réduire à 240 jours la durée initiale du séjour pour les journalistes étrangers, avec possibilité de renouvellements. Une exception s’appliquerait aux journalistes chinois, limités à 90 jours. Jusqu’ici, les correspondants étrangers pouvaient bénéficier de visas allant jusqu’à cinq ans.

Les médias estiment que cette mesure introduirait une forte instabilité pour les correspondants et leurs familles : « En passant des années, et non des mois, sur le terrain, les journalistes acquièrent la connaissance approfondie, les contacts et l’immersion nécessaires pour expliquer l’Amérique aux publics du monde entier. »

Au-delà des aspects pratiques, les organisations alertent sur les conséquences diplomatiques et stratégiques : limiter le travail de la presse internationale aux États-Unis risquerait de « rendre le monde moins informé sur l’actualité et les affaires courantes américaines ». Elles avertissent qu’un tel vide serait comblé par « les récits de nations rivales et de puissants adversaires, qui serviront leurs propres intérêts avant la vérité ».

Cette proposition s’inscrit dans un contexte plus large de resserrement des conditions d’immigration légale aux États-Unis sous l’administration Trump, qui cible aussi les étudiants étrangers. Les organisations de presse demandent à la Maison-Blanche de préserver un système jugé éprouvé et essentiel pour la compréhension du rôle de l’Amérique dans le monde.

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