Sur hautes instructions du Roi Mohammed VI, le Chef du Gouvernement Aziz Akhannouch préside la délégation du Maroc à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York. Une session hautement politique, marquée par la reconnaissance formelle de l’État de Palestine par plusieurs alliés occidentaux et par l’approche de l’examen annuel du dossier du Sahara au Conseil de sécurité.
Dossier central : la question palestinienne revient au cœur du multilatéralisme
- Reconnaissance de l’État de Palestine par des alliés occidentaux.
À la veille du Débat général, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont annoncé la reconnaissance formelle de l’État de Palestine — un geste présenté comme destiné à « maintenir vivante » la perspective de la solution à deux États. Les annonces, saluées par les représentants palestiniens, ont suscité une ferme condamnation d’Israël.
- Ce que cela change à l’ONU
Cette dynamique place la question palestinienne au centre des prises de parole de l’AGNU-80 et pourrait réactiver des efforts de coordination entre Européens, pays arabes et partenaires anglo-saxons autour de paramètres de 1967, de la gouvernance palestinienne et de garanties de sécurité.
Calendrier et thème : La 80e session s’est ouverte le 9 septembre 2025.
Le Débat général se tient du 23 au 29 septembre autour du thème : « Mieux ensemble : 80 ans et au-delà pour la paix, le développement et les droits humains ».
Climat diplomatique. Plus de 150 dirigeants sont attendus à New York dans un contexte de sécurité renforcée et d’agendas chargés (Iran, sécurité régionale, réforme du système multilatéral).
Le dossier du Sahara : cap sur octobre au Conseil de sécurité
- Échéance annuelle.
- Le mandat de la MINURSO court jusqu’au 31 octobre 2025 (résolution 2756/2024). Conformément aux pratiques du Conseil, un rapport du Secrétaire général et des briefings sont attendus avant la fin du mandat, en amont d’un vote de renouvellement fin octobre.
- Rythme des rapports.
- Les précédents rapports annuels ont été publiés début octobre (2024 : 1er octobre ; 2023 : 3 octobre), confirmant la fenêtre temporelle pour octobre 2025.
- Contexte politique.
- Le Conseil avait renouvelé en 2024 le mandat de la MINURSO, non sans divergences entre membres, tandis que l’Envoyé personnel poursuit ses consultations.
Ce que le Maroc vient défendre
- Ligne stratégique.
- Sous l’impulsion royale, la diplomatie marocaine s’attache à la paix et la stabilité régionales, au développement durable et à la coopération Sud-Sud, tout en réaffirmant ses positions de principe : soutien à une solution négociée, réaliste et durable au Sahara, et appui aux efforts visant à une solution à deux États pour la Palestine, garantissant la sécurité de tous.
- Arguments d’image et de fond.
- Le Maroc peut capitaliser sur ses chantiers économiques et sociaux et sur des initiatives vertes (hydrogène) mises en avant ces dernières semaines à Rabat, pour nourrir le narratif « stabilité-développement-partenariats » à New York.
À surveiller cette semaine à New York
- Prises de position sur la Palestine lors du Débat général et éventuelles annonces complémentaires d’États européens ou du G7.
- Séquences Iran (non-prolifération/sanctions), possibles tractations en marge.
- Coordination africaine dans les réunions bilatérales et formats restreints en marge de l’AGNU-80.
- Pré-signalements sur le Sahara (calage du calendrier du Conseil, rencontres avec l’Envoyé personnel, signaux des P5).