Qatar, premier État au monde placé sous protection américaine par décret présidentiel de Trump

Un acte inaugural d’une mise sous tutelle assumée de Doha par Washington ?

Washington a franchi une étape inédite : le président américain Donald Trump a signé un décret exécutif faisant du Qatar le premier pays au monde explicitement placé sous la protection des États-Unis. Ce texte, publié sur le site de la Maison Blanche, engage l’Amérique à considérer toute attaque contre le territoire ou les infrastructures stratégiques de l’émirat comme une menace directe à la sécurité nationale américaine.

Une garantie de sécurité « made in Trump »

Le décret stipule que Washington « prendra toutes les mesures légales et appropriées — diplomatiques, économiques et, si nécessaire, militaires — pour défendre les intérêts des États-Unis et du Qatar et restaurer la paix et la stabilité ». Un engagement qui, dans son esprit, s’apparente à une clause de défense mutuelle, mais qui se distingue par son caractère strictement présidentiel, en dehors du cadre classique des traités ratifiés par le Sénat.

Cette décision intervient après l’attaque israélienne qui a visé le Qatar, tuant six personnes, dont un membre des forces de sécurité. L’opération, officiellement dirigée contre des cadres du Hamas en pleine discussion autour d’une proposition de cessez-le-feu, a créé un précédent régional et poussé Trump à réagir pour rassurer Doha.

Doha a qualifié le décret « d’étape importante dans le renforcement du partenariat de défense ». Al Jazeera a titré : « Nouveau décret de Trump : la sécurité du Qatar garantie après l’attaque israélienne ».

Mais la décision a suscité de vives critiques aux États-Unis. « Je ne veux pas mourir pour le Qatar », a tweeté l’activiste Laura Loomer, tandis que le Wall Street Journal a dénoncé une décision « sortie de nulle part », prise sans débat public ni validation parlementaire.

Un tournant pour la sécurité du Golfe

Le Qatar, déjà hôte de la plus grande base américaine du Golfe, bascule désormais dans une catégorie à part : celle du premier État arabe couvert par une promesse présidentielle américaine de défense directe.

D’autres interrogations surgissent : quelles concessions Trump a-t-il arrachées aux Qataris ? L’expulsion des leaders du Hamas ? Une ligne éditoriale remodelée d’Al Jazeera ? Ou un alignement plus discret avec son « deal » pour Gaza, qui érige Tony Blair en grand régent officieux de l’enclave ?

Au fond, ce décret est-il une véritable garantie de sécurité… ou bien l’acte inaugural d’une mise sous tutelle assumée de Doha par Washington ?

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