Après vingt-six jours d’attente, le Premier ministre français Sébastien Lecornu a enfin levé le voile, ce dimanche, sur la composition de son premier gouvernement. Une équipe partielle pour l’heure, d’une vingtaine de membres, qui marque à la fois le retour de figures politiques bien connues et le maintien d’un fragile équilibre entre sensibilités de droite et héritiers du macronisme.
– Roland Lescure est nommé à Bercy à la place d’Eric Lombard.
– Amélie de Montchalin reste ministre des Comptes Publics.
– Bruno Lemaire est nommé ministre des Armées à la place de Sébastien Lecornu.
– Bruno Retailleau est reconduit à l’Intérieur.
– Gérald Darmanin reste Garde des Sceaux.
– Elisabeth Borne est reconduite à l’Education Nationale.
– Jean-Noël Barrot est maintenu aux Affaires étrangères.
– Manuel Valls reste ministre des Outre-Mer.
– Philippe Tabarot est reconduit aux Transports.
– Annie Genevard est reconduite au ministère de l’Agriculture.
– Catherine Vautrin reste au ministère du Travail.
– Eric Woerth est nommé ministre des Territoires succédant à François Rebsamen.
– Rachida Dati reste à la Culture.
– Agnès Pannier-Runacher reste ministre de la Transition écologique.
– Aurore Bergé est nommée porte-parole du gouvernement à la place de Sophie Primas.
– Naïma Moutchou est nommée ministre de la Transformation et de l’Action publiques.
– Marina Ferrari est nommée ministre des Sports succédant à Marie Barsacq.
– Mathieu Lefèvre hérite du portefeuille des relations avec le Parlement.
Une équipe encore incomplète
Ce premier dévoilement, limité à une quinzaine de noms, sera complété mardi, selon l’entourage du Premier ministre. L’attente anormalement longue s’explique par les négociations serrées avec Les Républicains, dont le feu vert n’est arrivé que ce dimanche. En toile de fond : un climat politique instable, dominé par la crainte d’une motion de censure et d’un isolement parlementaire croissant.
La menace de la censure plane déjà
À peine annoncé, le gouvernement Lecornu fait face à une opposition unie sur un seul mot d’ordre : la censure.
Le Premier ministre doit présenter mardi sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale. Malgré l’annonce de son renoncement au 49.3 — geste perçu comme un signal d’apaisement —, l’opposition maintient la pression.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a prévenu : « Nous nous dirigeons tout droit vers la censure si la donne ne change pas. ».
La France insoumise prépare sa propre motion, tout comme les Écologistes de Marine Tondelier, qui affirment ne pas voir « d’autre chemin que la censure ».
Du côté du Rassemblement national, Marine Le Pen a jugé la décision de Lecornu « plus respectueuse de la démocratie », tout en posant ses conditions : « Pour le Rassemblement national, c’est la rupture ou la censure. »
Lecornu face à son premier test politique
Cette séquence marque le baptême du feu du nouveau Premier ministre. À 38 ans, Sébastien Lecornu s’apprête à affronter une Assemblée profondément fragmentée, sans majorité stable, et dans un climat de défiance. Son premier défi sera de convaincre que ce gouvernement, à la fois technocratique et politique, peut tenir le cap dans une France en quête de direction.