Lors de son discours à la Knesset, le président américain Donald Trump a rendu hommage à Miriam Adelson, veuve du magnat des casinos Sheldon Adelson, pour son rôle déterminant dans la politique américaine vis-à-vis d’Israël. L’ex-locataire de la Maison Blanche a salué son influence directe sur plusieurs décisions majeures, de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël à la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan.
Une influence assumée sur la politique américaine
Donald Trump n’a pas caché la proximité qu’il entretenait avec le couple Adelson, grands donateurs du Parti républicain.
« Elle aime profondément Israël », a-t-il lancé en désignant Miriam Adelson, invitée à se lever sous les applaudissements des députés israéliens.
Le président a rappelé leurs fréquentes visites à la Maison Blanche et les discussions qui ont précédé certaines de ses décisions les plus controversées au Proche-Orient : la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël (2017), le transfert de l’ambassade américaine (2018) et la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan (2019).
Une relation privilégiée avec la Maison Blanche
Trump a raconté, non sans humour, que Sheldon Adelson, décédé en 2021, « aurait été capable d’entrer par la fenêtre » pour lui parler au Bureau ovale. Sourire en coin, il a plaisanté sur la fortune de Miriam Adelson : « Elle a 60 milliards à la banque », avant d’ajouter : « Je crois qu’elle dit : non, plus ! ».
Le milliardaire et sa femme, rappelle-t-on, avaient soutenu financièrement les campagnes présidentielles de Trump en 2016 et 2020, injectant des dizaines de millions de dollars dans le camp républicain.
Médecin de formation née à Tel-Aviv, Miriam Adelson a fait fortune aux côtés de son époux à la tête du groupe Las Vegas Sands. Le couple est également connu pour son mécénat dans les domaines de la santé, de la recherche sur les addictions et des causes juives. En 2018, Trump lui avait remis la Médaille présidentielle de la Liberté, saluant son engagement humanitaire et scientifique.
Selon un haut responsable américain cité par Reuters, Miriam Adelson aurait également joué un rôle de l’ombre dans la récente libération des otages israéliens détenus par le Hamas à Gaza. Elle aurait encouragé Trump à poursuivre les efforts de médiation jusqu’au retour des derniers survivants, annoncé lundi.
Biographie : Miriam Adelson
Miriam Adelson est née à Tel-Aviv en 1945. Médecin spécialisée en toxicomanie, elle a d’abord été mariée au docteur israélien Arié Ochshorn, avec qui elle a eu deux enfants. En 1991, elle épouse le milliardaire Sheldon Adelson, fondateur du groupe Las Vegas Sands. À la mort de ce dernier en 2021, elle en devient l’actionnaire majoritaire.
Depuis les années 2010, les Adelson ont été parmi les plus gros donateurs du Parti républicain, investissant des centaines de millions de dollars dans les campagnes de Donald Trump et d’autres candidats conservateurs.
Le débat sur le poids des «méga-donateurs»
Ce nouvel hommage de Donald Trump ravive le débat sur l’influence des grands donateurs privés dans la politique américaine. L’implication directe du couple Adelson dans des décisions de politique étrangère alimente les critiques sur la porosité entre intérêts financiers et diplomatie.
Des organisations comme le Council on American-Islamic Relations (CAIR) ont appelé les responsables américains à se distancier des « mégadonateurs pro-Israël » après les déclarations de Trump.
Devant la Knesset, le ton de Trump oscillait entre complicité et reconnaissance : « Miriam est une femme extraordinaire, dévouée à son pays et au mien », a-t-il conclu.
Mais pour de nombreux observateurs, cette mise en scène illustre un phénomène plus large : celui d’une diplomatie américaine de plus en plus perméable à l’influence des grands financeurs politiques.