Deux ambassadeurs, une même antenne : le Maroc et la France affichent leur synchronie stratégique

Sur 2M, Sitail et Lecourtier actent l’entrée « dans le concret »

Rare moment de télévision sur 2M : Samira Sitail, ambassadrice du Maroc en France, et Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc, ont accordé une interview conjointe juste après l’inauguration par SM le Roi Mohammed VI du complexe Safran dédié au LEAP-1A à Nouaceur (Casablanca). Une séquence qui scelle une semaine franco-marocaine dense, marquée par le Forum économique Maroc–France à Dakhla et qui s’inscrit un an après la reconnaissance par Paris de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Sur les réseaux, l’ambassade de France a résumé l’instant : « Deux ambassadeurs, une même ambition »

Une image inédite de synchronie diplomatique

D’entrée, Fathia Elaouni, ‏Redactrice en chef Radio 2M Soread, souligne le caractère « exceptionnel » de recevoir deux ambassadeurs en même temps. En apparaissant ensemble, face caméra sur un plateau national, Mme Sitail et M. Lecourtier ont incarné, par la simple convergence de leur ton et de leurs mots, la symétrie retrouvée entre Paris et Rabat.

Sitail y voit « l’illustration » d’un rapprochement « spectaculaire » entre Rabat et Paris, porté par les deux chefs d’État et désormais accéléré par un projet industriel stratégique : « Le fait même que nous soyons, lui et moi, réunis sur votre plateau est une illustration de cette relation… Ce rapprochement a un caractère un peu spectaculaire. »

Lecourtier acte le passage au concret :« Ce qui a été fait, en présence de Sa Majesté le Roi, c’est un grand bond technologique en avant… la qualification du Maroc dans le club très fermé de l’aéronautique. »

Le triptyque qui emporte la décision : stabilité, talents, décarbonation

Dès les premiers mots, Samira Sitail a situé l’échange dans la continuité de l’œuvre royale. Évoquant « le cap et la vision tracés depuis vingt-cinq ans », elle a rappelé que la montée en puissance industrielle et technologique du Royaume est le fruit d’une stratégie patiemment construite sous l’impulsion du Souverain.

  1. La stabilité, fondement silencieux de la confiance

À l’antenne, les deux ambassadeurs ont insisté sur la valeur structurelle de la stabilité marocaine. Une stabilité politique, macroéconomique et institutionnelle. Dans un environnement international marqué par la volatilité, le Maroc offre un cadre où les stratégies industrielles se planifient sur la durée.

« Lorsque Safran hésite entre plusieurs sites… l’option marocaine s’est imposée d’elle-même. », a souligné M. Lecourtier.

C’est cette stabilité, ont-ils souligné, qui a permis au groupe Safran de choisir le Royaume comme seul site d’assemblage de moteurs civils hors de France : un acte de confiance qui transcende le champ économique pour rejoindre celui de la souveraineté partagée.

« Si Safran n’avait pas confiance au Maroc, Safran ne viendrait pas construire ce site, premier hors territoire français. », affirme Mme Sitaïl.

  1. Le capital humain, cœur de la relation d’avenir

Mme Sitail a rappelé que la véritable force du partenariat ne se mesure pas seulement en volumes d’investissement, mais dans la qualité du capital humain marocain. Elle a salué le rôle de l’Institut des Métiers de l’Aéronautique, né d’un partenariat entre Safran et l’État marocain, et la place croissante des femmes dans l’industrie aéronautique : « Plus de 40 % du secteur, et 70 % chez Safran Maroc ».

« Il y a un cap et une vision… Sa Majesté Mohammed VI et son investissement personnel dans des secteurs qu’on croyait trop pointus. », rappelle l’ambsssadrice.

Pour M. Lecourtier, cette excellence humaine est la preuve vivante de la pertinence du modèle marocain, où formation, stabilité et modernité se conjuguent pour attirer les investissements les plus exigeants.

« La valeur principale, ce sont les hommes et les femmes… le capital humain. », renchérit M. Lecourtier.

  1. Énergie verte & exigence industrielle

Pour Christophe Lecourtier, la compétitivité industrielle ne se joue plus seulement sur les coûts ou la technologie, mais sur la capacité à produire propre. Il rappelle que la décarbonation est devenue une condition sine qua non des chaînes aéronautiques occidentales :

« Le Maroc est un des rares pays à pouvoir offrir une énergie verte décarbonée… Ce mixte fait une équation irrésistible. »

Avec ses investissements massifs dans le solaire, l’éolien et bientôt l’hydrogène vert, le Royaume se positionne comme un fournisseur d’énergie durable pour l’industrie mondiale, un atout stratégique qui renforce sa crédibilité environnementale et son attractivité technologique.

Dakhla : l’illustration d’une diplomatie par le territoire

Interrogés sur le Forum Maroc–France de Dakhla, tenu quelques jours plus tôt, les deux ambassadeurs ont unanimement évoqué un moment fondateur : celui où la coopération économique s’est étendue, sans réserve, aux provinces du Sud.

Pour Christophe Lecourtier, « il n’y a plus de limites » : ni géographiques, ni technologiques.

Samira Sitail, de son côté, a décrit la transformation tangible de ces territoires, citant le chantier du port de Dakhla Atlantique comme exemple de développement endogène et d’ouverture africaine.

Dakhla devient ainsi le nouveau pivot atlantique d’une relation qui se veut tournée vers l’avenir et la co-création.

Une diplomatie de projets et de preuves

La séquence diffusée sur 2M restera comme une image de maturité et de responsabilité partagée. À travers la voix de son ambassadrice, le Maroc a rappelé que sa diplomatie économique n’est pas une circonstance : c’est un instrument de souveraineté, un outil de rayonnement et un modèle de constance.

En miroir, la France a réaffirmé sa confiance en un partenaire solide, prévisible et tourné vers l’avenir.

Nawfal Laarabi
Nawfal Laarabi
Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist 20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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