Le 23 septembre dernier, nous rapportions que Salaheddine Mezouar avait acquis 20 % du capital de Settavex, filiale marocaine du groupe espagnol Tavex, société textile implantée à Settat. L’information se confirme et s’enrichit : l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, des Affaires étrangères et ex-président de la CGEM a été nommé président-directeur général de l’entreprise.
Cette nomination marque un tournant dans le dossier : Mezouar ne se limite pas à un rôle d’actionnaire, il revient à la tête d’un groupe qu’il connaît bien. Avant son passage en politique, il avait en effet dirigé dans les années 1990 Settavex, alors acteur historique du denim et du textile industriel. Il avait également présidé en 2002 l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH), renforçant sa connaissance des enjeux de compétitivité et d’emploi dans ce secteur hautement compétitif.
En difficulté depuis plusieurs années, Settavex fait face à des défis financiers et sociaux majeurs. En reprenant les commandes, Mezouar choisit un rôle de direction opérationnelle dans un environnement exigeant, où se mêlent restructuration industrielle, négociations sociales et redéploiement commercial, mais aussi dialogue délicat avec la maison mère espagnole, régulièrement accusée d’avoir fragilisé la filiale marocaine par des pratiques internes défavorables.
Son expérience diplomatique et sa capacité à conduire des négociations complexes, acquises notemment au ministère des Affaires étrangères, constituent dans ce contexte un atout déterminant pour rétablir un équilibre durable entre les deux entités.
Pour plusieurs observateurs du secteur, cette décision traduit un engagement concret en faveur de la relance industrielle et de la préservation d’emplois à Settat. Sans effet d’annonce, l’ancien ministre revient à un univers qu’il maîtrise, avec pour objectif de redonner souffle à un acteur historique du textile marocain et de consolider un maillon important de la production locale.