Etihad Airways n’opérera finalement pas sa nouvelle liaison directe entre Abu Dhabi et Alger. Alors que le vol inaugural était prévu pour le vendredi 7 novembre 2025, la compagnie émiratie a annoncé un report immédiat du lancement, invoquant des raisons « indépendantes de sa volonté ».
Cette décision met en pause un projet pourtant confirmé début septembre, qui prévoyait quatre vols hebdomadaires entre les deux capitales.
Un lancement suspendu avant même le premier vol
Selon le communiqué publié sur le site d’Etihad Airways le 7 novembre, les vols EY737 et EY738 entre Abu Dhabi (AUH) et Alger (ALG) ont été « temporairement reportés ».
Le vol inaugural, qui devait marquer le début des opérations, est apparu comme « annulé » sur toutes les plateformes de suivi aérien, de même que les vols prévus dans les jours suivants.
Bien que les billets aient été mis en vente depuis plusieurs semaines, aucun vol direct n’a finalement décollé.
« Les vols EY737 et EY738 entre Abu Dhabi et Alger ont été temporairement reportés pour des raisons indépendantes de notre volonté. »– Etihad Airways
La compagnie indique par ailleurs, que les passagers concernés seront :
- réacheminés sur d’autres vols incluant une escale, lorsque possible ;
- ou remboursés intégralement.
Etihad invite les agences et passagers à vérifier que les données de contact figurant dans les PNR sont correctement mises à jour.
Sur les moteurs de réservation d’Etihad, les vols directs Abu Dhabi-Alger ont été retirés, laissant uniquement les options avec escale.
Malgré ce report, Etihad assure rester « pleinement engagée sur le marché algérien » et espère lancer cette liaison à une date ultérieure, qui n’a pas été communiquée.
Un projet déjà marqué par des annonces contradictoires
L’ouverture d’une ligne directe vers Alger avait été annoncée dès fin 2024. Toutefois, à l’époque, la direction de l’aéroport d’Alger avait formellement démenti l’arrivée imminente d’Etihad Airways.
Ce nouveau report, intervenant après le lancement officiel des ventes, ajoute une étape de plus dans un dossier marqué par plusieurs décalages et incertitudes.
En parallèle : Air Algérie accueille son premier Airbus A330-900neo, symbole d’un rattrapage tardif
Au moment où Etihad Airways reporte l’ouverture de sa liaison vers Alger, le pavillon national algérien vit un moment présenté comme « historique » : l’arrivée, ce jeudi 13 novembre, de son premier Airbus A330-900neo.
Mais ce jalon marque surtout le début d’un rattrapage très tardif pour une compagnie qui accuse des années de retard, en dépit des ressources pétrolières considérables du pays.
Un renouvellement de flotte attendu depuis près d’une décennie
L’A330-900neo, appareil moderne et performant, constitue le premier avion neuf reçu par Air Algérie depuis 2016.
Entre-temps, la compagnie a connu :
- une stagnation de sa flotte,
- un manque d’investissements structurels,
- une faible modernisation de ses services,
- et une incapacité à suivre le rythme des compagnies régionales pourtant dépourvues de rente pétrolière.
Le contraste est d’autant plus frappant que l’Algérie dispose, depuis des années, d’une rente énergétique qui aurait pu permettre à la compagnie nationale d’anticiper et de sécuriser son développement.
Un programme de 16 appareils… lancé avec beaucoup de retard
Le nouvel appareil s’inscrit dans un programme initié seulement en 2023, portant sur :
- 8 Airbus (dont quatre A330-900neo attendus d’ici fin 2025),
- 8 Boeing 737 Max-9, dont les livraisons ne commenceront qu’en 2027.
Il faudra donc encore plusieurs années pour qu’Air Algérie atteigne une flotte à la hauteur des standards régionaux et des besoins réels du marché.
À cela s’ajoutent les futurs ATR 72-600, destinés à la nouvelle filiale Domestic Airlines chargée d’améliorer le réseau intérieur, lui aussi très en retard.
Un long-courrier qui évite l’Europe
Autre élément révélateur : le premier A330-900neo ne sera pas déployé vers l’Europe, l’un des marchés les plus structurants pour la compagnie, mais exclusivement sur les liaisons long-courriers, notamment :
- la nouvelle ligne Alger–Guangzhou,
- et le renforcement de Pékin, qui passera à trois rotations hebdomadaires.
Le vol vers Guangzhou deviendra même le plus long jamais opéré sans escale par un A330-900, témoignant d’un repositionnement ambitieux mais aussi d’un effort tardif pour diversifier les destinations stratégiques.





