La Maison-Blanche a dévoilé ce que le président Donald J. Trump présente comme le plan le plus complet jamais proposé pour mettre fin au conflit de Gaza. Articulé autour de vingt mesures détaillées, le texte combine cessez-le-feu immédiat, démilitarisation totale, amnistie conditionnelle, gouvernance transitoire internationale dirigée par Trump lui-même, et un vaste programme de reconstruction économique baptisé «New Gaza».
Présenté comme un accord «clé en main» censé arrêter la guerre dans les 72 heures si les deux parties acceptent, ce plan redessine de manière radicale les paramètres sécuritaires, politiques et humanitaires de la bande de Gaza, au risque de bouleverser les équilibres régionaux et de susciter autant d’adhésions que de résistances.
Les vingt mesures annoncées par la Maison-Blanche
- Gaza deviendra une zone déradicalisée et sans terrorisme, qui ne représente aucune menace pour ses voisins.
- Gaza sera reconstruite au bénéfice de sa population, qui a suffisamment souffert.
- Si les deux parties acceptent cette proposition, la guerre prendra immédiatement fin. Les forces israéliennes se retireront vers une ligne convenue afin de préparer la libération des otages. Pendant cette période, toutes les opérations militaires, y compris les bombardements aériens et d’artillerie, seront suspendues, et les lignes de front resteront figées jusqu’à ce que les conditions d’un retrait complet et progressif soient réunies.
- Dans les 72 heures suivant l’acceptation publique par Israël de cet accord, tous les otages — vivants et décédés — seront restitués.
- Une fois tous les otages libérés, Israël libérera 250 prisonniers condamnés à perpétuité ainsi que 1 700 Gazaouis détenus après le 7 octobre 2023, y compris toutes les femmes et tous les enfants détenus dans ce contexte. Pour chaque otage israélien dont les dépouilles sont restituées, Israël remettra les dépouilles de 15 Gazaouis décédés.
- Une fois tous les otages restitués, les membres du Hamas qui s’engagent à une coexistence pacifique et à la mise hors service de leurs armes bénéficieront d’une amnistie. Les membres du Hamas souhaitant quitter Gaza disposeront d’un passage sûr vers des pays d’accueil.
- Dès l’acceptation de cet accord, une aide complète sera immédiatement acheminée vers la bande de Gaza. Au minimum, les quantités d’aide devront être conformes à celles prévues dans l’accord du 19 janvier 2025 concernant l’aide humanitaire, incluant la réhabilitation des infrastructures (eau, électricité, assainissement), la réhabilitation des hôpitaux et boulangeries, ainsi que l’entrée d’équipements nécessaires pour enlever les décombres et rouvrir les routes.
- L’entrée et la distribution de l’aide dans la bande de Gaza se feront sans interférence des deux parties, par l’intermédiaire des Nations unies et de leurs agences, du Croissant-Rouge, ainsi que d’autres institutions internationales n’entretenant aucun lien avec l’une ou l’autre partie. L’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens suivra le même mécanisme que celui mis en place dans l’accord du 19 janvier 2025.
- Gaza sera administrée par une gouvernance transitoire temporaire confiée à un comité palestinien technocratique et apolitique, chargé d’assurer la gestion quotidienne des services publics et des municipalités. Ce comité sera composé de Palestiniens qualifiés et d’experts internationaux, sous la supervision d’un nouvel organisme international transitoire : le “Board of Peace”, présidé par Donald J. Trump, auquel se joindront d’autres dirigeants internationaux, dont l’ancien Premier ministre Tony Blair. Cet organisme définira le cadre et gérera le financement de la reconstruction de Gaza jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne ait achevé son programme de réformes et soit en mesure de reprendre le contrôle de Gaza.
- Un plan de développement économique piloté par Trump sera élaboré pour reconstruire et dynamiser Gaza, en réunissant un panel d’experts ayant contribué à l’émergence de villes modernes prospères au Moyen-Orient. Les nombreuses propositions d’investissement déjà formulées par différents groupes internationaux seront étudiées afin de créer un cadre sécuritaire et de gouvernance capable d’attirer et de faciliter les investissements, et de générer emplois, opportunités et espoir pour l’avenir de Gaza.
- Une zone économique spéciale sera créée, avec des tarifs et des conditions d’accès préférentiels négociés avec les pays participants.
- Personne ne sera forcé de quitter Gaza, et ceux qui souhaitent partir seront libres de le faire — et libres de revenir. L’objectif est d’encourager les habitants à rester et à participer à la construction d’un “Gaza meilleur”.
- Le Hamas et les autres factions s’engagent à ne jouer aucun rôle dans la gouvernance de Gaza, directement, indirectement ou sous quelque forme que ce soit. Toutes les infrastructures militaires, terroristes et offensives — y compris les tunnels et les installations de production d’armes — seront détruites et ne pourront être reconstruites. Un processus de démilitarisation sera mis en place sous supervision de moniteurs indépendants, incluant la neutralisation permanente des armes via une procédure convenue de désarmement, soutenue par un programme international de rachat et de réintégration, et vérifiée par les moniteurs indépendants. Le “Nouveau Gaza” s’engagera pleinement à bâtir une économie prospère et à vivre en coexistence pacifique avec ses voisins.
- Un système de garanties sera assuré par des partenaires régionaux afin de veiller au respect des obligations du Hamas et des factions, et de garantir que le “Nouveau Gaza” ne représente aucune menace pour ses voisins ou pour sa propre population.
- Les États-Unis travailleront avec des partenaires arabes et internationaux pour créer une Force internationale de stabilisation temporaire (ISF), qui sera déployée immédiatement à Gaza. L’ISF formera et soutiendra les forces de police palestiniennes préalablement vérifiées, en consultation avec la Jordanie et l’Égypte. Cette force constituera la solution de sécurité intérieure à long terme. L’ISF collaborera avec Israël et l’Égypte pour sécuriser les zones frontalières, empêcher l’entrée de munitions à Gaza et faciliter un flux rapide et sécurisé de biens destinés à la reconstruction. Un mécanisme de déconfliction sera convenu entre les parties.
- Israël n’occupera ni n’annexera Gaza. À mesure que l’ISF établira le contrôle et la stabilité, les Forces de défense israéliennes (FDI) se retireront selon des normes, étapes et calendriers liés à la démilitarisation, convenus entre les FDI, l’ISF, les garants et les États-Unis. L’objectif est un Gaza sécurisé, qui ne représente plus de menace pour Israël, l’Égypte ou leurs citoyens. Concrètement, les FDI remettront progressivement les zones qu’elles occupent à l’ISF selon un accord conclu avec l’autorité transitoire, jusqu’à un retrait complet, à l’exception d’une présence sécuritaire périmétrique qui restera en place jusqu’à ce que Gaza soit totalement à l’abri d’une résurgence terroriste.
- Si le Hamas retarde ou rejette cette proposition, toutes les mesures ci-dessus — y compris la montée en puissance de l’aide — seront mises en œuvre dans les zones de Gaza considérées comme exemptes de terrorisme et déjà remises par les FDI à l’ISF.
- Un processus de dialogue interconfessionnel sera instauré, basé sur les valeurs de tolérance et de coexistence pacifique, afin de contribuer à changer les mentalités et les narratifs des Palestiniens et des Israéliens, en mettant l’accent sur les bénéfices de la paix.
- Au fur et à mesure que la reconstruction de Gaza progressera et que le programme de réformes de l’Autorité palestinienne sera mis en œuvre de manière loyale, les conditions pourraient enfin être réunies pour ouvrir une voie crédible vers l’autodétermination palestinienne et la création d’un État, qui représente l’aspiration du peuple palestinien.
- Les États-Unis établiront un dialogue entre Israël et les Palestiniens en vue d’élaborer un horizon politique pour une coexistence pacifique et prospère.




