Alphabet Inc, société mère de Google, ferme Loon, sa division qui fournit Internet à partir de ballons gonflés à l’hélium et placés dans la stratosphère. Voulu comme alternative aux tours de téléphonie cellulaire, le dispositif Loon testé en Nouvelle-Zélande, à Porto-Rico au Pérou et au Kenya s'est avéré être économiquement non viable.
Après neuf ans de recherche, le géant américain Google annonce l’abandon de son projet Loon qui visait à connecter le monde entier à Internet par l'intermédiaire de ballons évoluant à haute latitude.
C'est dans un billet publié sur la plateforme de blogging, Medium, que le responsable du projet, Alastair Westgarth, a annoncé la nouvelle.
« On parle beaucoup de comment connecter le prochain milliard d'utilisateurs, mais la réalité, c'est que Loon a cherché à résoudre le plus gros problème qui soit de la connexion : le dernier milliard d'utilisateurs, les communautés dans des zones trop difficiles à atteindre », écrit le responsable de X, la division de Google chargée de la recherche et du développement sur le long terme.
« Nous avons trouvé un certain nombre de partenaires consentants en cours de route, mais nous n’avons pas trouvé le moyen d’obtenir des coûts suffisamment bas pour construire une entreprise durable à long terme’» a--t-il souligné.
« Dans les mois à venir, nous commencerons à mettre fin à nos activités et ce ne sera plus un "other bets" (autres paris) d'Alphabet » a annoncé Alastair Westgarth.
Dévoilé en 2013, Projet Loom ambitionnait de connecter à Internet des zones reculées ou victimes de catastrophes naturelles. Pour cela, a déployé des ballons gonflés à l'hélium, de la taille d'un terrain de tennis, à 20 km d'altitude, en pleine stratosphère, deux fois plus haut qu'un vol commercial. Ces ballons, alimentés à l'énergie solaire, avaient une autonomie de cinq mois.
Premier service commercial au Kenya
Les premiers ballons Loon ont été déployés dans les zones touchées par des catastrophes naturelles, à Porto Rico à la suite de l'ouragan Maria en 2017 et au Pérou à la suite d'un tremblement de terre en 2019.
Il fallait attendre juillet 2020 pour que la société lance son premier service Internet commercial au Kenya. En lien avec Telkom Kenya, Loon a lancé dans les stratosphères 35 ballons pour couvrir en 4G une région de 50.000m².
Cette offre commerciale va cesser avec la fermeture de Loon. «Un petit groupe de salariés va s'occuper de la gestion de la fin de nos opérations, et s'assurer que cela est fait de manière sûre et efficace», précise Astro Teller. Les autres salariés de Loon devraient être redéployés au sein du groupe Google.
Loon n'est pas le seul «moonshot» qu'Alphabet a arrêté. En effet le géant américain a mis fin à Makani, qui visait à utiliser des éoliennes attachées à des cerfs-volants pour créer de l'énergie renouvelable en 2020 ainsi que Foghorn, un projet de recherche sur du carburant propre avec de l'eau de mer, classé en 2016.