Emmanuel Macron dans le collimateur de la justice française

La Justice française a ouvert, vendredi dernier, une enquête préliminaire visant des soupçons de détournement de fonds publics, financement irrégulier de campagne électorale, abus de biens sociaux et recel. Mais ce n’est que lundi que l’information a été rendue publique. Les magistrats du parquet s’intéressent au détail d’une visite d’Emmanuel Macron à Lyon, en juin 2016 alors qu’il n’était pas encore officiellement candidat. Le ministre de l’Economie de François Hollande avait été accueilli à la mairie de la ville par Gérard Collomb, alors sénateur et maire de Lyon, et aujourd’hui fidèle ministre de l'Intérieur. Il s’agit pour les enquêteurs de déterminer si des moyens de la mairie ont été mis à disposition de la campagne d’Emmanuel Macron. Au même moment, une autre information de taille révélée conjointement par le site italien «Il Populista» et Wikistrike fait état d’importants montants reçus par la campagne de Macron en provenance de George Soros, David de Rothschild, Goldman Sachs et du Crédit Agricole. Information immédiatement démentie non pas par l’Elysée ou par l’intéressé lui-même mais par les journaux Le Monde et Libération.

Si l’ancien chef de cabinet de Gérard Collomb à la mairie de Lyon, Jean-Marie Girier, est la principale personnalité visée par l’enquête des magistrats du parquet, les animateurs de la campagne de Macron, Ismaël Emelien, Sylvain Fort et Alexis Kohler, qui ont tous rejoint leur candidat à l’Elysée comme conseillers, pourraient également être sujets à enquête.

D’autre part, les milliardaires américains George Soros et David de Rothschild auraient participé à la campagne d’Emmanuel Macron avec des sommes astronomiques respectivement de l’ordre de 2 365 910,16 € et de 976 126,87 €. Si ça se confirmait, ça constituerait un réel scandale d’Etat : Macron risquerait même la destitution, car il s’agit de financement étranger, strictement interdit par la loi en France.

L’information qui n’a pas été démentie ni par l’Elysée ni par le président français, qui est pourtant très actif et diligent sur les réseaux sociaux, a vite fait réagir les poids lourds de la presse française. Les quotidiens Le Monde et Libération ont catégoriquement démenti ces «allégations» estimant qu’il s’agissait de fuites publiées par Wikileaks en décembre 2017, les «MacronLeaks» et qui ne «contiennent aucune trace de ces chiffres».

D’ailleurs, les documents cités par Il Populista et Wikistrike, et dont on ignore encore l’authenticité, parlent d’une participation de la banque américaine Goldman Sachs dans la campagne de Macron à hauteur de 2 145 100 € !

Aujourd’hui que les magistrats du parquet français ont ouvert une enquête sur les financements de la campagne de Emmanuel Macron, rien ne pourra les empêcher d'enquêter par exemple sur l'origine des 13 millions d’euros de dons collectés en un temps record par le mouvement "En Marche"auprès d'un réseau de banquier d'affaires amis, comme l'a révélé Mediapart en juin 2017.

Matteo Salvini en guerre de leadership européen contre Emmanuel Macron

De plus, ce qu’il faut relever, c’est que le journal italien Il Populista qui a publié en premier et en ce timing bien précis, les noms des présumés principaux donateurs d’Emmanuel Macron. Ce journal sulfureux est réputé être très proche du Donald Trump italien, Matteo Salvini, vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur de l’Italie. Salvini, dirigeant du parti d’extrême-droite la Ligue du nord, ne tient vraiment pas Emmanuel Macron dans son cœur et l’accuse de tous les mots en raison de la politique migratoire poursuivie par la France au détriment des intérêts italiens sur ce dossier et sur celui de la Libye. Et à la veille d’un conseil européen crucial sur l’immigration, Rome et Paris continuent de sortir la grosse artillerie pour s’accuser mutuellement des drames dont est le théâtre, quotidiennement, la Méditerranée.

Si l’enquête judiciaire est aujourd’hui toujours à son stade embryonnaire, une vraie affaire d’Etat est en train de se profiler en France avec, à l’horizon, un des plus gros scandales institutionnels et politiques de la Ve république,  car il faut rappeler qu’en France, les dons d’entreprise aux partis et aux candidats sont purement et simplement interdits, et les dons individuels, plafonnés à 7 650 euros.

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