Ali Bongo assainit son entourage

Même s’il ne s’agit pas du fond de l’affaire Drapor à proprement dit, celle-ci continue de susciter des remous et des rebondissements malgré la disparition, depuis presque deux ans déjà, de Lahcen Jakhoukh, principal plaignant de ce dossier rocambolesque.

Aujourd’hui, c’est un de ses principaux lieutenants, Mohamed Ait Ben Ali, qui a accompagné le défunt patron durant toute la success story du groupe familial, qui est tombé dans les filets de la police gabonaise.

En effet, Mohamed Ait Ben Ali, sous le coup d’un mandat international, et qui était activement recherché pour détournement de fonds, a été arrêté à Libreville, au Gabon.

Ait Ben Ali est accusé, lui et plusieurs autres complices, d’avoir procédé à des montages abracadabrantesques pour mettre la main sur le patrimoine constituant l’héritage industriel de Lahcen Jakhoukh.

Si l’affaire a fait les choux gras de la presse marocaine depuis 2014, aujourd’hui elle prend une tout autre ampleur. En tombant, le marocain Ait Ben Ali a fait tomber avec lui plusieurs gros pontes du microcosme politico-financier du Gabon, et pas des moindres, accusés de l’avoir couvert et protégé tout ce temps, car considérés comme «intouchables». Ainsi, en quelques heures, l’influent ministre du Pétrole, Etienne Ngoubou, a été déchargé de ses fonctions et placé sous contrôle judiciaire, alors que le puissant ministre d’État, Magloire Ngambia, Conseiller spécial du président de la République, Ali Bongo, a été arrêté.

Cette opération mani pulite, menée par le pouvoir Gabonais, et suivie par Ali Bongo en personne, cherche à assainir le pays de certaines pratiques pour le moins qu’on puisse dire «mafieuses», et encouragera les autorités judiciaires au Maroc à relancer le dossier dans son «volet marocain» et procéder à l’arrestation de certains protagonistes de l’«affaire-mère» toujours en état de fuite.

Au Maroc, et pour rappel, Mohamed Ait Ben Ali (ainsi que ses principaux acolytes Abdelbar Marouazi, El Houssine Qanit et Loubna Saï) fait l’objet d’un mandat d’arrêt national et international depuis le mois d’août 2014 dans le cadre de l’affaire Drapor, et est poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation, parmi lesquels l’abus de confiance et participation dans l’usage de mauvaise foi de fonds et créances à des fins personnelles, alors qu’au Gabon, Mohamed Ait Ben Ali est accusé de «gestion illégale de la société Satram, avec recours à des méthodes mafieuses, sous la protection complaisante de trois anciens ministres : Magloire Ngambia, Etiennen Ngoubou et Séraphin Moundounga».

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