Après un mois de crise et 25 ans au pouvoir, Yahya Jammeh a (finalement) décidé de quitter le pouvoir au profit du président démocratiquement désigné, Adama Barrow. Ce dernier, qui a élu domicile à Dakar, s'est exprimé ce soir sur les ondes de la BBC et a affirmé qu'il renterait incessamment à Banjul. Adama Barrow a promis de mettre en place un comité de 'Vérité et de Réconciliation' pour faire toute la lumière sur les années de plomb qui ont marqué le 'règne' de Jammeh. Le président sortant est en ce moment dans un avion en direction de la Guinée où il a choisi l'exil après une deuxième rencontre avec le président mauritanien, Mohammed Ould Abdelaziz, qui a réussi, cette fois-ci, sa médiation après avoir échoué une première fois.
Le Sénégal et la Mauritanie ont pesé de tout leur poids dans cette crise.
Le Sénégal, non seulement pour cause de voisinage, mais surtout suite à d'énormes pressions des Etats-Unis qui ont des intérêts considérables dans la région. Surtout aussi que Dakar tente de se racheter auprès de Washington et de Tel-Aviv après le vote du mois dernier, au Conseil de sécurité de l'ONU, contre la politique de colonisation israélienne. Quant à la Mauritanie, il s'agit pour elle d'une question de sécurité nationale, à l'instar du Sénégal, car Nouakchott n'a pas les moyens aujourd'hui de gérer une nouvelle crise dans son périmètre septentrional. La crise gambienne a fait fuir plus de 45000 personnes du pays, tous ayant trouvé refuge au Sénégal dans des conditions humanitaires difficiles. Elles pourront désormais retourner au pays et alléger la pression exercée sur Dakar qui a subi le gros de cette crise que personne n'entrevoyait.