Plusieurs pays européens ont annoncé dimanche qu’ils allaient suspendre les vols et trains en provenance du Royaume-Uni pour éviter la propagation d’une nouvelle souche de coronavirus détectée dans le pays et considérée comme plus contagieuse.
Avec Reuters
Les Pays-Bas, la Belgique et l’Italie ont fait des annonces allant de ce sens dans la nuit de samedi à dimanche et dans la journée de dimanche.
L’Allemagne, la France et l’Autriche envisageraient de le faire tandis que l’Espagne demande une réponse coordonnée de l’Union européenne.
Variante du virus «hors de contrôle» en Angleterre
Le Premier ministre, Boris Johnson et ses conseillers scientifiques ont fait savoir samedi que le virus circulait plus rapidement dans certaines parties du Royaume-Uni en raison de la propagation rapide d’une nouvelle souche de coronavirus.
La nouvelle variante du virus, soupçonnée d'être 70% plus contagieuse que la précédente, a été observée au Royaume-Uni et en Afrique du Sud.
Rien n’indiquait que cette variante du virus était plus dangereuse ou plus mortelle, ont-ils précisé. Mais face à une montée en flèche du nombre de contaminations, le gouvernement britannique a durci les mesures de restriction avant les fêtes de Noël
Plus de 16 millions de Londoniens et d'habitants du sud-est de l'Angleterre se retrouvent ainsi contraints de faire une croix sur des retrouvailles familiales à Noël.
Voulant éviter une propagation de cette nouvelle souche sur le territoire, les Pays-Bas ont suspendu les vols à compter de ce dimanche à 05h00 GMT et jusqu’au 1er janvier, au moins.
Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a, lui-aussi, fait savoir que la Belgique interdirait par précaution les vols en provenance du Royaume-Uni à partir de ce dimanche minuit pour au moins 24 heures. Cette suspension concerne également les trains Eurostar, a-t-il dit sur la chaîne VRT.
Le gouvernement italien en a aussi fait l’annonce dans la journée estimant devoir «protéger les Italiens».
Pas de cas détectés en France
L’Allemagne envisagerait de le faire, selon le ministère de la Santé, et imposerait également des restrictions pour les vols desservant l’Afrique du Sud, où une autre souche a été détectée là aussi. Citant des sources gouvernementales, le quotidien allemand Bild a précisé que ces restrictions seraient en vigueur jusqu’à 6 janvier.
La France, qui envisage «sérieusement» cette possibilité, selon BFM TV, a convoqué un conseil de défense en fin d’après-midi pour discuter de la situation sanitaire, selon l’Elysée.
L’Autriche devrait aussi interdire les vols, selon l’agence de presse APA, citant une source du ministère de la Santé.
L’Espagne a réclamé une réponse coordonnée avec les membres de l’Union européenne, ou bien se tenait prête à défendre les intérêts de ses concitoyens, selon son gouvernement.
Le directeur général de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch a dit dimanche qu’à sa connaissance, la nouvelle souche n’avait pas encore été trouvée sur le territoire français.
«Aucun laboratoire de France ne l’a encore détectée. J’ai passé quelques appels ce matin pour vérifier», a-t-il dit dimanche dans l’émission le Grand Jury, de RTL, Le Figaro et LCI, tout en ajoutant que cela ne voulait pas dire que cette souche n’avait pas commencé à atteindre la France.
Du temps pour s'en sortir
Le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, a laissé entendre dimanche que les nouvelles mesures de restriction au Royaume-Uni - qui concernent près d’un tiers de la population - resteraient en vigueur tant que la campagne de vaccination ne serait pas largement déployée.
«Il va falloir du temps pour s’en sortir», a dit le ministre sur Sky News. «Nous devons surtout faire en sorte qu’une majeure partie de la population soit vaccinée pour être protégée. Etant donné la rapidité avec laquelle se répand la nouvelle souche de coronavirus, cela va être très difficile de la contrôler tant que le vaccin ne sera pas accessible à tous».
Londres et le sud-est de l’Angleterre sont actuellement au niveau 3 de surveillance et devaient passer dimanche au niveau 4, le plus élevé, entraînant la fermeture des commerces non essentiels.
Dans ces zones, la population doit rester à domicile, sauf pour des raisons impérieuses comme le travail.
Quelques instants après les annonces du gouvernement, des Londoniens se sont précipités dans les gares pour se rendre auprès de leurs familles pour les fêtes de Noël - un comportement que Matt Hancock a qualifié «d’irresponsable».
Le ministre des Transports Grant Shapps a exhorté la population soumise à ces restrictions à ne pas voyager. Des renforts policiers ont été envoyés pour contrôler les déplacements.