Dans une tribune parue dans L'Observateur du Maroc et d'Afrique du 22 mars, Mohamed Salah Tamek troque sa casquette de Délégué général à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion contre celle du citoyen sahraoui marocain et s'en prend sèchement au Département d'État des États-unis. En cause : Le «parti pris de l’administration américaine contre les intérêts suprêmes du Royaume» dans son dernier rapport sur la droits de l'Homme en 2022.
La prise position de Tamek s'oppose diamétralement à celle Nasser Bourita que l'on a vu à Washington se jeter, dans un élan masochiste, dans les bras d'Antony Blinken.
Alors que le Royaume est attaqué, Tamek riposte farouchement et Bourita tend la joue droite.
Mohamed Salah Tamek ne mâche pas ses mots dans sa tribune parue dans L'Observateur du Maroc et d'Afrique du 22 mars au titre sans équivoque : «Le rapport du Département d’Etat de 2022 sur la situation des droits de l’Homme au Maroc n’augure rien de bon».
En sa qualité de citoyen marocain issu des provinces du sud du Royaume, celui, qui est responsable de l'administration pénitentiaire du Royaume, fustige le dernier rapport du département d'État des États-Unis. «le dernier rapport est farci d’allégations infondées en réalité pour ne pas dire insidieusement et totalement biaisées», assure-t-il.
M. Tamek s'indigne du revirement inexpliqué de l'administration américaine, alors qu'elle n'a cessé de louer les progrès réalisés par le Royaume en matière d’administration pénitentiaire et de préparation à la réinsertion depuis 2016 jusqu'au début du mois de février 2023.
«Ses rapports depuis 2016 n’ont eu de cesse de louer les progrès réalisés par le Royaume en matière d’administration pénitentiaire et de préparation à la réinsertion» a-t-il rappelé.
M. Tamek a également évoqué la visite, en novembre 2022, du sous-secrétaire d’État américain, Tobin Bradley, qui après s'être enquis du Centre national de formation de cadres de Tiflet et le centre de rééducation et de réforme de Casablanca, a formulé l’objectif de faire de ce centre un hub en matière de formation du personnel pénitentiaire pour la région MENA et le continent africain.
S'en est suivi une série de visites d'un expert de INL Richard I. Robinson entre le 24 janvier 2023 et le 8 février afin de de réaliser une évaluation de terrain des capacités et des ressources de la DGAPR en matière de capacités d’accueil, d’équipements, de logistique et de formation du personnel pénitentiaire.
Last but not least, la publication du Département d’Etat US d'un rapport où « il prise les efforts déployés par les institutions marocaines, y compris la DGAPR, en matière de lutte antiterroriste».
«En net contraste avec ces témoignages élogieux, le Département d’Etat a rendu public un rapport accablant et regorgeant de jugements infondés sur la situation des droits de l’Homme au Maroc» s'indigne le citoyen Mohamed Salah Tamek.
Le dérapage de trop de l'administration Biden
M. Tamek n'hésite pas à qualifier le dernier rapport de l'administration américaine de « parti pris contre les intérêts suprêmes du Royaume ». Et pour cause, ledit rapport a désigné le front Polisario comme un « mouvement de libération » en flagrante contradiction avec sa proclamation en janvier 2021 de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
«Le parti pris de l’administration américaine contre les intérêts suprêmes du Royaume est d’autant plus évident qu’en nette contradiction avec sa proclamation en janvier 2021 de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, le dernier rapport du département d’État va jusqu’à considérer le front Polisario comme un "mouvement de libération", alors qu’elle sait pertinemment qu’il est une organisation louche qui soutient le terrorisme dans l’ensemble sahélo-subsaharien et qui séquestre des sahraouis marocains dans des camps déplorables où tous les droits humains sont systématiquement bafoués» a-t-il affirmé.
M. Tamek souligne que le rapport contient des allégations tendancieuses telles que l’assignation à résidence d’une femme alors qu’elle venait de prendre part au congrès du front Polisario dans les camps et à une audience au Parlement européen et d’imaginaires disparitions.
«Comment le Département d’Etat pourrait expliquer ces flagrantes contradictions ?», s'est-il interrogé.
Les États-unis pousseraient-elles le Maroc à se résigner à lui tourner le dos ?
M. Tamek laisse entendre dans sa tribune, que le département d'Antony Blinken s'est basé sur des «des allégations fallacieuses» pour l'élaboration de son rapport sur la situation des droits de l’Homme au Maroc.
«Au lieu de se tourner vers un État doté d’institutions crédibles pour obtenir les informations dont il a besoin pour établir son rapport sur la situation des droits de l’Homme, il ajoute foi à des allégations fallacieuses de la part de personnes et de soi-disant ONGs connues pour leur volonté d’entacher l’image du Royaume» a-t-il martelé.
A la grande surprise des lecteurs, le citoyen Tamek ne va pas s'arrêter à la critique du rapport du Département d'État. Il choisi pour cela une chute inattendue en faisant allusion à la politique américaine, en Irak, en Syrie et en Afghanistan et aux défections récentes de ses alliés historiques.
«Ce n’est alors qu’après coup que l’on comprend pourquoi des alliés d’hier des Etats-Unis se sont résignés tout bonnement à lui tourner le dos. De même, l’on finit par comprendre ce que les Etats-Unis a fait en Irak et ce qu’il s’est empêché de faire en Syrie et pourquoi, toute honte bue, il s’est retiré d’Afghanistan» a-t-il écrit.
Et de conclure : «Il semble que les Etats-Unis a l’intention de larguer un vieux et indéfectible allié et de pousser le Maroc à se résigner lui aussi à lui tourner le dos».
Deux hommes, deux postures
Le pamphlet de Mohamed Salah Tamek publié sur L'Observateur du Maroc et d'Afrique détonne par sa liberté de ton et les mots choisis pour qualifier l'administration américaine et son parti pris contre les intérêts suprêmes du Royaume. Une posture et une clarté diamétralement opposées à la «mollesse» et la confusion, devenue chronique, de l'attitude de Nasser Bourita, notre Chef de diplomatie.
La diplomatie est l'art de concilier des intérêts différents, pour reprendre la formule d'Henry Kissinger. C'est aussi l'art de bien porter la parole de l'État et de préserver sa dignité.
En se jetant dans les bras de Blinken, ce mardi, Nasser Bourita a clairement dérapé. Son langage du corps s'apparente plus à la soumission et au masochisme qu'à la négociation et la diplomatie.
Quand Blinken nous a giflé la joue gauche, ne fallait-il pas éviter de ne pas lui tendre la gauche ?