L'intelligence artificielle, qui a propulsé Nvidia vers des sommets boursiers inédits, serait « surestimée » selon Elliott Management, un fonds d'investissement influent basé en Floride. Dans une lettre récente adressée à ses clients, le hedge fund a exprimé son scepticisme quant à la pérennité de la demande pour les unités de traitement graphique (GPU) de Nvidia, affirmant que les valeurs technologiques méga-capitalisées, et en particulier Nvidia, évoluent dans une « bulle ».
Avec FT
Avec environ 70 milliards de dollars d'actifs sous gestion, Elliott a souligné que de nombreuses applications de l'IA ne seraient « jamais rentables », « ne fonctionneraient pas correctement », ou encore qu’elles consommeraient trop d’énergie et manqueraient de fiabilité. Cette mise en garde survient alors que le secteur des semi-conducteurs, qui a connu une envolée spectaculaire grâce à l'engouement pour l'IA générative, commence à vaciller. En effet, les actions d'Intel ont chuté de 20 % après que la société a annoncé une réduction de 15 000 emplois.
Nvidia, qui domine le marché des processeurs essentiels à la construction et au déploiement des grands systèmes d'IA, a vu son action chuter de plus de 20 % depuis fin juin, bien que son titre reste en hausse de 120 % cette année. Cette correction fait suite à des inquiétudes sur la durabilité des investissements en IA, particulièrement parmi les grands acteurs comme Microsoft, Meta, et Amazon, qui ont injecté des milliards de dollars dans les infrastructures d’IA, majoritairement via l'achat de processeurs Nvidia.
Cependant, le fonds géré par Paul Singer, qui a été fondé en 1977, a révélé avoir évité les valeurs dites « bulles » comme celles du groupe des « Magnificent Seven », tout en soulignant qu’il serait « suicidaire » de parier contre ces actions technologiques en forte hausse.
Elliott a également noté que l'IA n’a pas encore produit l'augmentation de productivité annoncée et que ses cas d'utilisation restent limités, citant des exemples tels que la génération de rapports ou l'aide à la programmation informatique.
La question de savoir quand cette bulle pourrait éclater demeure en suspens, bien qu’Elliott anticipe que cela pourrait se produire si Nvidia venait à publier des résultats décevants, brisant ainsi « le charme » qui entoure l'entreprise.
Cette mise en garde d’Elliott intervient dans un contexte où le marché se questionne sur la véritable valeur ajoutée de l’IA, un domaine encore largement en développement malgré les promesses spectaculaires qui l'entourent.