Un ministre israélien a suscité une vague d'indignation internationale suite à ses propos sur l'éventualité d'utiliser une bombe nucléaire sur la bande de Gaza. La déclaration choquante d'Amichai Eliyahu, du parti extrémiste Otzma Yehudit, qui n'a pas exclu l'utilisation d'une arme nucléaire contre Gaza, a révolté les familles des otages du Hamas, qui sont désormais persuadées que le gouvernement Netanyahu ne se préoccupe pas de la vie de leurs proches.
Lors d'une interview avec la radio Kol Barama ce dimanche matin, le ministre de l’héritage israélien, Amihai Eliyahu, a évoqué la possibilité «de lancer une bombe nucléaire sur Gaza dès lundi matin, la raser et tuer tout le monde». Cette déclaration a déclenché un tollé public, y compris parmi les familles des 241 Israéliens actuellement détenus à Gaza. Ces derniers ont été profondément offensés par les implications de ces propos, arguant que la vie de leurs proches est primordiale.
Face à la polémique grandissante, Eliyahu a tenté de clarifier ses propos en les qualifiant de "métaphoriques", insistant sur la nécessité d'une réponse puissante et disproportionnée au terrorisme, sans pour autant compromettre la sécurité des otages.
Le Ministre israélien du patrimoine n'est pas à sa première déclaration condamnable, notamment celle-là :
«Le nord de Gaza est plus beau que jamais. Tout faire sauter et tout aplatir, c'est incroyable. Une fois que nous aurons terminé, nous remettrons les terres de Gaza aux soldats combattants et aux colons qui vivaient dans le Gush Katif.»
Netanyahu a été obligé lui aussi de régir en condamnant les paroles du ministre Eliyahu, les qualifiant de «déconnectées de la réalité». Il l’a écarté des réunions du gouvernement « jusqu’à nouvel ordre ».
Dans un communiqué, Netanyahu affirme qu’« Israël et les forces de défense israéliennes agissent conformément aux normes les plus élevées du droit international afin d’éviter de blesser des civils et ils continueront à le faire jusqu’à (…) la victoire ».
Prime Minister Benjamin Netanyahu:
— Prime Minister of Israel (@IsraeliPM) November 5, 2023
Minister Amihai Eliyahu's statements are not based in reality. Israel and the IDF are operating in accordance with the highest standards of international law to avoid harming innocents. We will continue to do so until our victory.
La suspension des réunions du cabinet décrétée par Netanyahu a été prise sans consultation préalable avec Itamar Ben-Gvir, chef du parti d'Eliyahu. De plus, la réglementation gouvernementale israélienne ne prévoit pas la suspension d'un ministre.
Yair Lapid, le chef de l'opposition, a décrit la déclaration du ministre Eliyahu comme "choquante et insensée" et a critiqué sa présence ainsi que celle d'autres extrémistes dans le gouvernement, affirmant que cela compromet la sécurité d'Israël et les objectifs de la guerre, notamment la victoire sur le Hamas et le retour des otages.
Le bureau des familles des otages a exprimé sa colère et a demandé des mesures immédiates contre tout ministre visant à nuire aux otages ou aux personnes disparues.
La réaction de Itmar Ben Gvir, ministre suprémaciste juif et ouvertement raciste, à la tête de la Sécurité Nationale a été honteusement en soutien d'Eliyahu.
Cette situation soulève la problématique d'une éventuelle manœuvre délibérée de la part de Ben Gvir en réponse aux contraintes exercées par les États-Unis sur Netanyahu, surtout à l'approche de l'échéance fixée par Biden pour la conduite des opérations militaires à Gaza.