La Maison Blanche peut souffler : Mike Pence, son épouse Karen et Mike Pompeo, n'ont finalement pas contracté le coronavirus. Une triple contamination de Donald Trump, de son vice-président et de son Secrétaire d'état aurait paralysé Washington à quelques semaines des présidentielles.
Le vice-président américain Mike Pence a subi un test de dépistage du nouveau coronavirus dont le résultat est négatif, a annoncé vendredi son porte-parole, quelques heures après l’annonce de la contamination du président Donald Trump et de sa femme Melania, placés en quarantaine.
«Ce matin, le vice-président Pence (et sa femme) ont été testés négatifs au COVID-19. Le vice-président Pence reste en bonne santé et souhaite un prompt rétablissement aux Trump», a écrit Devin O’Malley sur Twitter.
Le secrétaire d'État Mike Pompeo a également déclaré vendredi qu'il avait été testé négatif pour le virus, réagissant aux résultats positifs du président Trump en effectuant son propre test à bord d'un avion du gouvernement le transportant vers la Croatie.
Pompeo, qui est actuellement en tournée en Europe, a déclaré que la dernière fois qu'il était avec le président, c'était le 15 septembre à la Maison Blanche, pour la signature d'accords normalisant les relations diplomatiques entre Israël et les Émirats arabes unis et Bahreïn.
Le Covid de Trump a fait frémir le monde entier
La nouvelle d'un Président Américain contractant un virus potentiellement mortel a eu des répercussions mondiales au-delà de celles de tout autre chef d'état.
L’annonce du test positif de Donald Trump a soulevé une vague d’inquiétudes de par le monde ce vendredi. Elle a également suscité, d'une part la sympathie des dirigeants qui ont lutté contre la pandémie dans leur propre pays et des critiques d'autres dirigeants rappelant la gestion cavalière de la menace Covid-19 par le président américain.
Donald Trump n’est pas le premier dirigeant à contracter le coronavirus. Fin mars, le Premier ministre britannique Boris Johnson a été diagnostiqué porteur du virus et hospitalisé dix jours plus tard à l’hôpital St. Thomas de Londres avant d’être transféré en soins intensifs où il a, de son propre aveu, frôlé la mort. Son gouvernement s’était même préparé à l’éventualité de son décès. Il a d'ailleurs adressé sur Twitter des voeux de prompt rétablissement au couple Trump.
Infecté en juillet, le président brésilien Jair Bolsonaro s’en est sorti et a comparé le COVID-19 à une «petite grippe».
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu'il espérait une reprise rapide à Trump, selon l'agence de presse Interfax. Dans un télégramme adressé au président américain, Poutine a ajouté : «Je suis certain que votre vitalité inhérente, votre bonne humeur et votre optimisme vous aident à faire face à ce dangereux virus».
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que Covid-19 est "une bataille que nous continuons tous à mener".
L’Afghan Abdullah Abdullah, président du Haut Conseil pour la réconciliation nationale, a souhaité au couple un "prompt rétablissement".
Le président de la région du Kurdistan irakien, Nechirvan Barzani, a déclaré que «ses pensées et ses prières» vont au couple présidentiel.
Le ministère des Affaires étrangères de Taiwan a également adressé les "meilleurs vœux" du "peuple de Taiwan".
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a également souhaité aux Trump un "prompt rétablissement".
L'inquiétude a aussi touché les marchés financiers. Les Bourses européennes ont ouvert en nette baisse tandis que les contrats à terme sur les indices américains reculaient. Les actifs jugés les plus sûrs comme le dollar, le yen et la dette souveraine étaient recherchés.
«Trump était déjà en retard sur Biden et il a clairement échoué à réduire l’écart après le premier débat. Je présume que les marchés vont pencher vers l’avis d’une probable victoire de Biden», relève Naoya Oshikubo, économiste chez Sumitomo Mitsui Trust Asset Management, intérogé par Ruters. «Ce qui m’inquiète, ajoute-t-il, c’est que Trump, maintenant qu’il a attrapé le virus, devienne encore plus agressif envers la Chine (ndlr, où il est apparu avant de se propager au reste de la planète).»
Donald et Melania Trump vont bien
Sur le plan des institutions, il n’est pas question pour l’heure d’incapacité temporaire du président. Dans un communiqué, son médecin, le Dr Sean Conley, a dit s’attendre à ce qu’il continue d’exercer ses fonctions «sans interruption».
«Le président et la Première dame vont actuellement bien et ils se préparent à rester chez eux au sein de la Maison blanche durant leur convalescence», écrit-il dans un communiqué de presse.
Dans l’éventualité où son état de santé se dégraderait, Donald Trump pourrait remettre temporairement ses prérogatives à son vice-président, Mike Pence, en application du 25e amendement de la Constitution. Ces dispositions ont déjà été appliquées: en 1985 quand Ronald Reagan a subi une intervention chirurgicale puis en 2002 et 2007, quand George W. Bush a transféré très brièvement ses pouvoirs à Dick Cheney le temps de subir deux coloscopies.