La crispation était palpable entre François Hollande et Abdelfattah al-Sissi lors de la conférence de presse tenue par les deux chefs d'Etat en marge de la cérémonie de signature de plusieurs accords bilatéraux entre les deux pays. Cette tension visible a été déclenchée par une question d'un journaliste français adressée au président Égyptien sur la situation des Droits de l'Homme dans son pays. La réponse de Abdelfattah al-Sissi fut d'une virulence telle qu'on a frôlé l'incident diplomatique.
Le président Égyptien n'a pas accepté le commentaire du journaliste et s'est défendu de toute violation des droits humains par ses services et institutions. Il a expliqué en revanche que son pays était en "guerre contre le terrorisme" et que les poursuites judiciaires se faisaient dans le cadre de la loi. Il a fallu toute la perspicacité du président Français pour gérer ce malaise et tenter de l'éteindre. François Hollande a expliqué que lutter contre le terrorisme n'était pas incompatible avec le respect des droits de l'homme et, qu'au contraire, ces derniers ainsi que la liberté de pensée, d'opinion et d'expression étaient le socle solide de la lutte contre tous les extrémismes. Si la France soutient le régime du nouveau Raïss égyptien, il paraît qu'elle ne lui livre pas de chèque en blanc, notamment en termes de libertés individuelles et politiques.
La France a besoin d'une Égypte forte aussi bien économiquement que politiquement. Le Caire est un client majeur des industries françaises : armement, technologies pharmaceutiques, énergie, agriculture...et il n'est pas question pour Paris de frustrer cet allié principal.
#Le1