Une semaine après la visite du prince héritier saoudien MBS dans les deux pays, la tension est à son paroxysme entre l’Inde et le Pakistan, voisins ennemis et non moins puissances nucléaires, à la suite de l’attentat terroriste meurtrier à la voiture piégée commis le jeudi 14 février courant contre un convoi d’autocars transportant des paramilitaires indiens dans la province du Jammu-et-Cachemire faisant 41 morts et revendiqué par le groupe terroriste Jaish-e-Mohammed basé au Pakistan. Les autorités pakistanaises ont fermé leur espace aérien, Air Canada a annulé ses vols et l'inquiétude économique gagne les milieux d'affaires, notamment le secteur des laboratoires pharmaceutiques indiens pour qui le Pakistan est un gros marché.
New Delhi a accusé Islamabad d’abriter, d’armer et d’entraîner ce groupe et a juré vengeance et sa riposte a été le bombardement par son aviation dans la nuit du 25 au 26 de ce mois du sanctuaire de Jaish-e-Mohammed. Raid qui a fait selon l’Inde plusieurs dizaines de morts dans les rangs du mouvement terroriste. Le Pakistan a, pour sa part, accusé l’armée de l’air indienne d’avoir violé son espace aérien. Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, a réuni d’urgence un cabinet de crise comprenant notamment les ministres de la défense, des affaires étrangères et le chef d’état-major. Cherchant à désamorcer la « bombe », le chef de la diplomatie pakistanaise a déclaré à la suite de cette réunion que son pays ne désirait que la paix avec son voisin tout en l’accusant de chercher à troubler cette paix dans la région.
Au moment où des puissances étrangères, de Washington à Paris, appelaient à la retenue et à la désescalade, le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Asif Ghafour, a annoncé ce mercredi matin que les F-16 pakistanais ont abattu deux Mig-21 indiens pour se rétracter après et dire qu’un seul a été détruit et la capture d’un pilote.
Dans une guerre de communiqués, l’Inde a répliqué à son tour avoir détruit un F16 pakistanais
Le ministère indien des affaires étrangères a réclamé sa libération immédiate et son retour sain et sauf. Dans une guerre de communiqué, l’Inde a répliqué à son tour avoir détruit un F-16 pakistanais.
Pour sa part, le premier ministre pakistanais a lancé un appel aux responsables indiens pour une désescalade et à l’ouverture de négociations tout en affirmant que son pays est prêt à coopérer avec New Delhi au sujet de l’attentat.
Déclaration apaisante contrairement à son ministre des chemins de fer, Sheikh Rachid Ahmed, qui a mis de l’huile sur le feu cet après midi en soulignant que les prochaines 72 heures seront cruciales, et que son pays s’est préparé à une éventuelle guerre avec l’Inde et que si jamais elle éclate, elle sera la plus grande après la deuxième guerre mondiale !
En attendant, New Delhi a décidé de prendre des mesures de représailles en coupant certaines eaux fluviales qui se jettent dans le Pakistan. La décision de construire un barrage sur la rivière Ravi, dont les eaux sont attribuées à l'Inde par un traité international mais dont une partie a été autorisée à traverser le Pakistan, constitue un facteur supplémentaire à ce conflit.
Ces récents incidents constituent-ils des escarmouches avant la grande déflagration surtout que les deux pays s’étaient déjà livrés à trois guerres en 1947, 1965 et 1971 en raison justement d’une rivalité géopolitique relative à la région disputée du Cachemire ?