L'Iran s'apprête à rouvrir des mosquées pour deux heures pendant trois nuits à l'occasion d'un des moments les plus sacrés de l'année, Laylat al-Qadr, a déclaré mardi le ministre iranien de la Santé.
Les mosquées ont été fermées en mars afin de freiner la propagation de la maladie du Covid-19 dans le pays le plus endeuillé du monde musulman qui vit depuis le 25 avril au rythme du ramadan.
La réouverture temporaire a été accordée à l'occasion des célébrations de Laylat al-Qadr, ou Nuit du Destin, la 27e nuit du ramadan.
Cependant, à à l'occasion de Laylat al-Qadr, qui correspond à la 27e nuit du ramadan, le ministre de la Santé iranien, Saïd Namaki, a annoncé la réouverture des mosquées entre minuit et 02H00 pour trois des cinq nuits prochaines à partir de mercredi.
«La plus grande erreur stratégique serait de penser que le coronavirus est terminé», a-t-il toutefois prévenu sur la télévision d'Etat, en appelant à la vigilance. «A tout moment, nous risquons de revenir à une mauvaise situation à cause d'une négligence». Il a par la même occasion appelé les fidèles qui vont se rendre aux prières de la nuit à respecter «au maximum les protocoles sanitaires».
«Notre priorité reste d'organiser des cérémonies en plein air» comme «dans les stades», a-t-il ajouté, «afin que la distanciation sociale soit correctement observée».
6.733 morts
Le ministre de la Santé a annoncé mardi 48 décès supplémentaires dus au Covid-19, portant le bilan national des morts à 6.733. Rien que lors des dernières 24 heures, 1.481 nouveaux cas de contaminations a été détectés, portant le nombre total des patients à 110.767 en Iran.
Les premiers cas de la maladie sont apparus dans le pays à la mi-février. Sans imposer de confinement ou de quarantaine les autorités ont toutefois fermé les mosquées, écoles, universités, cinémas, stades et autres lieux de regroupement.
Depuis le 11 avril, l'Etat a autorisé une réouverture progressive des commerces, et lundi, la réouverture des mosquées dans environ 30% des comtés. Les fidèles ont pu revenir assister aux prières hebdomadaires les vendredis dans plusieurs provinces, alors qu'à Téhéran, les restrictions ont été maintenues.
Nouvelle vague
Lundi, le vice-ministre de la Santé, Aliréza Raïsi, a cependant fait état d'un «retour en arrière au Khouzestan (sud-ouest), avec hausse des hospitalisations et non-respect des protocoles sanitaires».
«Cela peut arriver pour toute autre province si nous ne faisons pas attention», a-t-il averti affirmant que les restrictions seraient réimposées si nécessaire.