Les États-Unis et du Royaume-Uni sont en alerte suite à la série d'attaques menées par les rebelles houthis du Yémen contre la navigation internationale dans la mer Rouge. Les deux alliés envisagent une réponse conjointe, dans les heures à venir, contre le groupe armé soutenu par l'Iran.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a autorisé des frappes militaires conjointes avec les États-Unis contre les rebelles Houthis au Yémen. Une décision approuvée par le gouvernement britannique lors d'une conférence téléphonique jeudi. Des frappes aériennes étant possibles dans les heures qui suivent.
Les États-Unis et le Royaume-Uni avaient auparavant averti les Houthis de conséquences non spécifiées s'ils continuaient leurs attaques contre des navires passant par la mer Rouge, une route maritime vitale. Pourtant, plus tôt jeudi, les Houthis ont tiré un missile balistique dans le golfe d'Aden, ce que les responsables américains ont qualifié de 27ème attaque du groupe contre la navigation commerciale depuis le 19 novembre.
Suite à cette attaque, où des forces britanniques et américaines ont neutralisé plusieurs drones et missiles houthis, le secrétaire à la Défense du Royaume-Uni, Grant Shlapp, a évoqué une réponse imminente. De son côté, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a averti des conséquences en cas de poursuite de ces attaques.
Des frappes des alliés contre les Houthis soutenus par l'Iran marqueraient une escalade significative depuis que les militants du Hamas ont attaqué Israël le 7 octobre et les forces israéliennes ont répondu par une campagne aérienne et terrestre dévastatrice dans la bande de Gaza. Les Houthis ont commencé leur harcèlement des navires commerciaux peu après et ont juré de ne pas lâcher prise jusqu'à ce qu'Israël mette fin à son assaut sur Gaza.
Il s'agit également d'un pari risqué pour les États-Unis et le Royaume-Uni, qui ont à plusieurs reprises déclaré qu'une priorité absolue au milieu des combats entre Israël et le Hamas est d'empêcher le conflit de se propager en une guerre régionale plus importante. Sunak a autorisé les frappes malgré les préoccupations du Qatar, de l'Arabie Saoudite et d'autres nations de la région qui ont dit qu'une telle action ne ferait qu'exacerber les tensions.
Les efforts précédents pour dissuader les attaques des Houthis ont également échoué. Fin décembre dernier, les États-Unis ont mené, sans grand succès, la création d'une force maritime — baptisée Opération Gardien de la Prospérité — dont l'objectif était d'assurer la sécurité des navires traversant la mer Rouge.
Il est à rappeler que les Houthis, qui ont pris le contrôle de la capitale yéménite Sanaa en 2014, ont résisté avec succès à une campagne militaire menée par l'Arabie Saoudite pour les en déloger.
Dans un discours télévisé plus tôt jeudi, le leader houthi Abdul Malik Al-Houthi a promis une réponse « importante » aux États-Unis et à leurs alliés s'ils procédaient à une action militaire contre son groupe. « Nous affronterons l'agression américaine », a-t-il dit. « Toute attaque américaine ne restera pas impunie. »
Perturbations des routes commerciales
L'action houthi dans la mer Rouge avait poussé de nombreux transporteurs commerciaux à diriger leurs navires autour de la pointe sud de l'Afrique plutôt que de risquer davantage d'attaques houthis. Cela a augmenté les temps de transport et menacé d'enchevêtrer les chaînes d'approvisionnement.
La situation reste tendue, avec des implications potentielles pour le commerce mondial, notamment affectant le canal de Suez. Les déclarations des leaders houthis, menaçant de représailles accrues, laissent présager une escalade possible. Les nations impliquées, y compris les États-Unis et le Royaume-Uni, restent vigilantes et préparées à répondre à toute aggravation de la situation.
L'Égypte a été fortement impactée par les attaques des Houthis sur la circulation maritime à travers le canal de Suez. La perturbation dans le commerce mondial est évidente dans le nombre d'entreprises utilisant cette route de navires porte-conteneurs, une baisse de 90 % par rapport aux chiffres il y a un an.