Le vice-président américain vacciné devant les caméras, quarantaine pour des dirigeants européens

Le vice-président américain Mike Pence s'est fait vacciner vendredi contre le Covid-19, au moment où les Etats-Unis s'apprêtent à autoriser un nouveau vaccin et où l'Europe voit plusieurs dirigeants placés en quarantaine avant Noël, dont certains testés positifs au Covid-19 comme Emmanuel Macron.

La pandémie a fait au moins 1,66 million de morts dans le monde, selon un comptage réalisé par l'AFP. Les Etats-Unis, actuellement confrontés à un rebond spectaculaire de l'épidémie, ont enregistré jeudi 3.249 décès et 247.544 nouvelles infections.

L'injection du vaccin de Pfizer-BioNTech à Mike Pence a été retransmise en direct à la télévision et il s'est déclaré "heureux d'avoir reçu ce vaccin sûr et efficace".

Les Etats-Unis s'apprêtent à autoriser un deuxième vaccin contre la maladie. Un comité d'experts s'est prononcé jeudi en faveur de l'autorisation en urgence de celui de Moderna, ce qui augure d'une décision positive de l'Agence américaine des médicaments (FDA) attendue vendredi.

Mais le président sortant Donald Trump n'a pas attendu le feu vert de la FDA pour assurer vendredi matin sur Twitter que le vaccin de Moderna avait été «approuvé de manière écrasante».

En Europe, la vaccination devrait débuter les 27, 28 et 29 décembre, a annoncé jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L'Agence européenne des médicaments (AEM) se penchera lundi sur le sort du vaccin Pfizer-BioNTech qui devrait être autorisé dans les deux jours par la Commission. L'examen et la possible autorisation du vaccin Moderna a lui été avancé d'une semaine, au 6 janvier.

L'Espagne a déjà annoncé que la campagne de vaccination débuterait dans le pays le 27 décembre, au lendemain de l'arrivée des premières doses.

L'organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Alliance pour les vaccins (Gavi) ont pour leur part annoncé de premières livraisons de vaccins anti-Covid au 1er trimestre 2021 aux pays défavorisés. L'OMS s'est fixé comme objectif de disposer de 2 milliards de doses de vaccins d'ici la fin de 2021.

Dirigeants en quarantaine

En Europe, le Premier ministre slovaque Igor Matovic a annoncé vendredi avoir été testé positif au Covid-19, une semaine après avoir assisté à un sommet de l'UE à Bruxelles.

On soupçonne que c'est aussi lors de ce sommet que le président français Emmanuel Macron a contracté le virus, ce qui a poussé certains dirigeants européens et de hauts responsables français qui l'avaient rencontré à s'isoler.

M. Macron, qui «va bien», selon le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, mais souffre de «toux et fatigue importantes» est parti dans la résidence officielle de La Lanterne, à Versailles, «où il pourra à la fois s'isoler et continuer à travailler», a indiqué l'Elysée.

Plusieurs dirigeants européens ont eux aussi annoncé qu'ils se mettaient en quarantaine par précaution après avoir rencontré M. Macron: le président du Conseil européen Charles Michel et les chefs de gouvernement portugais Antonio Costa, espagnol Pedro Sanchez (qui a été cependant testé négatif) et luxembourgeois Xavier Bettel. Le Premier ministre belge Alexander De Croo, a été testé négatif au Covid-19 jeudi et reprendra vendredi ses activités.

Un noël sous restrictions en Europe

A l'approche des fêtes de fin d'années les autorités européennes craignent un nouveau rebond de l'épidémie et de nombreux pays renforcent les restrictions pour tenter de la contenir, comme l'Allemagne, entrée mercredi dans un reconfinement partiel. Confronté à une deuxième vague beaucoup moins maîtrisée qu'au printemps, le pays a enregistré un record d'infections en 24 heures, à plus de 30.000, selon l'institut Robert-Koch.

La Suède a recommandé pour la première fois vendredi le port du masque, dans les transports publics, dans un nouveau revirement de sa stratégie atypique et controversée face au coronavirus.

Le pays scandinave, en difficulté face à la deuxième vague, va également adopter une série de nouvelles restrictions, dont l'introduction de jauges dans les commerces et la limitation des tablées à quatre personnes maximum dans les restaurants.

La Suisse va imposer pour un mois à partir de mardi 22 décembre, la fermeture des restaurants, des établissements culturels et sportifs ainsi que les lieux de loisirs, mais laissera les magasins ouverts.

Au Royaume-Uni, les restaurants, pubs et hôtels de Londres ont été contraints mercredi de fermer pour la troisième fois depuis le début de la pandémie. Plusieurs régions situées dans l'est et le sud-est de l'Angleterre seront aussi soumises aux plus strictes restrictions locales en vigueur à partir de samedi.

Le gouvernement nord-irlandais a décidé d'instaurer après Noël, et pour six semaines, un nouveau confinement.

La Pologne a annoncé un confinement partiel de trois semaines à partir du 28 décembre sur l'ensemble du territoire, tandis que la République tchèque a décidé de rétablir un couvre-feu et la fermeture des bars et restaurants pour les fêtes de fin d'année. La Lituanie, elle, prévoit des barrages routiers pour restreindre les déplacements à Noël.

La vie sociale mise en parenthèse

A l'issue d'une année où les populations ont dû mettre entre parenthèse leur vies sociale et culturelle, un peu partout dans le monde ont lieu de petites rebellions contre les restrictions: fêtes sauvages et manifestations.

Le théâtre d'Albi, petite ville du sud-ouest de la France, a brièvement ouvert ses portes jeudi afin de rassembler 300 acteurs du monde de la culture désireux d'exprimer leur colère, avec des poèmes ou des chansons, alors que le gouvernement a renoncé à la réouverture des théâtres au 15 décembre face à l'envolée des contaminations.

Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté jeudi contre le confinement du «Saint-Tropez brésilien» à Buzios, près de Rio de Janeiro, le jour même où le Brésil est repassé au-dessus des 1.000 morts quotidiennes du coronavirus pour la première fois depuis le 30 septembre.

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