L'Iran a annoncé sa volonté d'intégrer, en 2018, l'Eurasian Economic Union, un marché commun de libre-échange entre les principales économies de l'Eurasie, piloté par la Russie.
L'annonce, si elle se concrétisait aurait des retombées géopolitiques non négligeables : l'appartenance de Téhéran à l'EAEU serait un coup dur pour la stratégie de sanctions conduite par Washington contre l'Iran. Téhéran bénéficiera automatiquement de nouvelles opportunités commerciales avec des pays dont les économies sont bien plus proches à la sienne que les économies occidentales.
Plus, si cette perspective devait se réaliser, ce serait non seulement un coup de maître pour la Russie, mais aussi pour la Turquie qui cherche aussi, sous l'impulsion de Moscou, à rejoindre cet espace. On imagine l'impact de cette décision sur l'Union européenne qui a refusé l'adhésion d'Ankara dans ses rangs, et sur l'Otan dont la Turquie est un membre important.
Le président turc, qui a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine pas moins de sept fois cette année, ainsi que le président iranien Hassan Rouhani, est l'élément clé dans cette plateforme, en ce sens qu'il représente un grand pays musulman sunnite, membre du Traité de l'Atlantique Nord, pressenti pour adhérer à un espace riche et puissant qui menace les intérêts militaires et économiques l’UE et l’Otan.
Issue du Traité du 29 mai 2014, l’Union économique eurasiatique, qui compte 5 pays membres et 4 en voie d’adhésion (hors Iran et Turquie) reprend les grandes lignes du courant «eurasiste» très en vogue dans les années 1920.