L’image utilisée pour illustrer cet édito, avait marqué un bon nombre de marocains. Elle avait immortalisé une action du jeune ministre, Nasser Bourita, qui n’hésitait pas à mouiller sa chemise pour défendre les intérêts supérieurs du pays. Un homme qui était prêt à en découdre avec les ennemies quand il s’agit de la cause nationale. Mais la gestion calamiteuse du drame des 27.850 compatriotes abandonnés à l’étranger a fini par briser le mythe. Désormais les marocains garderont en tête un responsable qui s’est défilé de ses responsabilités.
«L’heure n'est pas à la prudence ou au carriérisme, mais à l'audace et l’altruisme» a écrit Aziz Boucetta dans un de ses multiples coups de sang sur le sujet.
Un appel solennel que notre ministre «carriériste», n’a malheureusement pas voulu entendre. Nasser Bourita, a choisi de ne pas s’exposer sur un dossier qui nécessitait une collaboration avec d’autres départements ministériels, et une prise de parole continue. Les anciens réflexes du Secrétaire Général ont fini par ressurgir. Nasser Bourita préfère bachoter seul sur ses dossiers. La coopération interministérielle, le travail d’équipe, il ne sait pas faire.
Cette crise, Monsieur le Ministre n’est pas un dossier technique de coopération. Il s’agit d’un drame humain à très forte charge émotionnelle. Terrifiés à l’idée de ne plus revoir les personnes qu’ils chérissent, nos compatriotes ont besoin d’être écoutés et rassurés. Ces 27.850 marocains, Monsieur le Ministre, et leurs 100.000 membres de familles ont besoin que vous les regardiez dans les yeux et que vous leur dites en toute sincérité « Le Maroc, votre patrie, ne vous abandonnera jamais».
Les cris de désespoir de nos compatriotes bloqués à l’étranger se multiplient jour après jour. L’appel émouvant d’un jeune dont la maman, bloquée à Strasbourg, atteinte d’un cancer de poumon et ayant raté deux séances de chimiothérapie, a choqué et a boulversé les marocains.
Pendant ce temps là, avec un dédain qui n'a d'égal que sa désinvolture, le gouvernement, par la bouche de son chef, Saad Dine El Otmani, alias le placebo, s’est résigné officiellement à abandonner ces marocains, jusqu’à l’ouverture officielle des frontières.
Après deux mois d’état d’urgence sanitaire, aucun responsable n’a été capable de prendre en charge ce dossier et de le gérer d’une manière professionnelle et humaine.
La personne à qui incombait naturellement cette mission, n'est autre que Nasser Bourita, Ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Étranger. Ce dernier a fait le mort pendant plus de trois semaines, avant de daigner donner une position officielle de son ministère sur le sujet. Pour cela, il trouvera le moyen de ne pas s’exposer. Il va tout simplement se dérober d’une prise de parole conventionnelle, et décidera d’envoyer au casse-pipe un de ses collaborateurs, pour participer, tenez-vous bien, à un live Instagram avec Swinga, le youtoubeur.
Oui, Instragram, le refuge de nos politiques ( ndlr Akhannouch et Bourita ) chassés des autres plateformes sociales.
Durant ce live, le porte-parole du ministre s’adressera aux followers et fans de Swinga, pour leur annoncer dans un discours stéréotypé, une langue de bois qui cache mal un manque d’arguments, que le gouvernement n’avait finalement pas de solutions pour rapatrier les marocains bloqués à l’étranger.
Dix jours plus tard, sous la pression de quelques parlementaires d’opposition, le ministre accepte la convocation de la Commission parlementaire des Affaires étrangères, mais non sans avoir préparé, une l'entourloupe, une manoeuvre de diversion.
En effet, Nasser Bourita, va réussir à transformer un hearing sur la situation des marocains bloqués à l’étranger en une question de souveraineté nationale. Il va tout d’abord assommer son audience avec son débit monotone et sa voix aiguë avant de prendre son meilleur verbe pour fustiger, je cite : « l'opportunisme politique d'un État européen sur le dossier du rapatriement des Marocains détenteurs de la double nationalité, en pleine crise de propagation de coronavirus». Illico presto une dépêche MAP, et hop toutes les rédactions ne vont parler que du héros national qui a recardé sèchement les pays-bas et la Belgique. Quand aux marocains bloqués, ils ont été réduit à des statistiques dans la communication du ministre.
Depuis le début de la crise, Nasser Bourita n’a fait que swinguer avec le malheur de nos compatriotes. Il a décidé tout seul de de ne pas s’occuper de ce dossier, que ce n’était pas son affaire, qu’il n’allait pas payer le coût politique de l’impuissance de son gouvernement.
Monsieur le Ministre, ne vous sentez-vous pas en faute à chaque fois que vous zappez sur les chaines de télévision internationales qui diffusent quotidiennement le détail des dispositifs mis en place sous d’autres cieux, pour venir en aide aux personnes bloquées à l’étranger ?
Monsieur le Ministre, votre cœur ne se serre-t-il pas quand vous entendez vos homologues, américains, français, belges, allemands,… répéter devant les caméras : «Chers compatriotes la patrie ne vous a pas oublié.»
Monsieur le ministre, reconnaissez que vous n’avez pas fais le job.
Monsieur le ministre, vous avez cette fois-ci manqué un rendez-vous avec l’histoire, par l'excès de cette prudence et ce carriérisme où vous vous êtes trop longtemps confiné!
Bourita, le toutou, le carriériste qui voit plus grand que sa taille. J’espère que ses maîtres lui retirent ce dossier et le mettent entre les mains d’un Grand homme capable de s’imposer face aux bras cassés du gouvernement
Bonsoir
» Le minaret tombe, on pend le coiffeur » dit le proverbe marocain. A votre avis donc le ministre des affaires étrangères qui s’exécute à l’intérieur du domaine réservé doit t il porter le chapeau de la gestion du retour des nos concitoyens bloqués hors des frontières . Tout d’abord , Vous ne savez que trop que la décision du retour des citoyens si elle advient apporte d’emblée une entorse à l’état d’urgence sanitaire que le gouvernement a lui même décrété ! vous savez sûrement ensuite que trouver une « Fatwa » à ce sujet est une décision très lourde de conséquences car il y va de la santé sinon la vie de l’ensemble du pays . Heureusement que le roi n’a pas besoin des voix des électeurs pour prendre la décision qui vaille – conforme au rôle constitutionnel du souverain- : garantir la sécurité de la nation .
Le chef de gouvernement dans tous celà ? son tords serait d’avoir dit simplement la vérité.
Arrêté donc vos » Hbel Trbeh »