Attendu jeudi 27 septembre de pied ferme à Tunis par une partie de la classe politique et la société civile tunisiennes pour ses déclarations à l’encontre de la Tunisie au sujet de l’immigration clandestine, le ministre italien de l’intérieur Matteo Salvini a poussé les Tunisiens à se replonger dans l’histoire et à revisiter la partie ayant jalonné les relations tumultueuses entre Rome et Carthage ayant conduit à deux guerres puniques du temps du grand stratège et chef militaire Hannibal Barca, l’ennemi juré de Rome qu’il a assiégée pendant plus d’une décennie au début du 3ème siècle avant J.-C.
La troisième guerre punique connue sous le nom de la bataille de Carthage qui a duré 3 ans en s’achevant au printemps 146 avant J.-C. a vu le triomphe des Romains et la destruction de la cité.
Donc les tensions belliqueuses d’antan ont été remises au goût du jour par les Tunisiens lors de cette visite. Tout a commencé par une info vite démentie par le ministre de l’intérieur Hichem Fourati, faisant état du refus du chef du gouvernement Youssef Chahed de recevoir Matteo Salvini. Au banc des accusés de cette intox, se trouve selon les médias, le conseiller en communication de Chahed, à savoir Mofdi Mseddi.
Le temps fort de cette visite a été lors de la conférence de presse organisée par Salvini et Fourati. Et comme la politique adore la symbolique, le décor planté vaut mieux que 1000 discours pour pasticher l’adage.
Matteo Salvini s’est trouvé adossé à un tapis mural, œuvre d’un artiste tunisien datant des années 1970, illustrant Hannibal, le chef carthaginois, à la tête de ses troupes traversant les Alpes, avant son arrivée devant les portes de Rome.
L’intox du refus et le choix du tableau ont fait couler beaucoup de salive sur la partie réelle qui se cache derrière et à quelle fin. Est-ce pour mettre dans l’embarras le chef du gouvernement en froid avec le président de la République Béji Caïed Essebsi. Ce dernier a bien reçu en audience Matteo qui l’a postée sur sa page Facebook.
Acte volontaire ou pas, a-t-on frôlé l’incident diplomatique ou bien s’agit-il d’une bévue protocolaire ? En attendant un éventuel éclaircissement, le mérite de la visite de Matteo Salvini est d’avoir incité les Tunisiens à revisiter une partie de leur passé à même peut être d’éclairer le présent et de projeter l’avenir. Mais dans quelle direction ?