Même sans vainqueur, les élections US profitent aux actions

Les Bourses européennes ont terminé en vive hausse mercredi et Wall Street montait en matinée, les investisseurs saluant des résultats électoraux américains qui, s’ils ne permettent pas encore de connaître le nom du prochain président des Etats-Unis, sont jugés favorables aux actions.

Reuters

À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une progression de 2,44% (117,24 points) à 4.922,85 points, enregistrant sa quatrième séance consécutive de hausse. A Londres, le FTSE 100 a gagné 1,53% et à Francfort, le Dax a progressé de 1,95%.

L’indice EuroStoxx 50 a pris 2,01%, le FTSEurofirst 300 2% et le Stoxx 600 2,05%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s’adjugeant 2,33%, le Standard & Poor’s 500 2,89% et le Nasdaq Composite 3,91%, les valeurs technologiques étant les premières bénéficiaires du mouvement général de hausse.

Les résultats encore incomplets aux Etats-Unis montrent pour l’instant que le duel entre Donald Trump et Joe Biden est très serré, au point qu’il faudra peut-être attendre plusieurs jours pour se risquer à avancer le nom du vainqueur, dont la victoire pourrait être contestée.

Mais ils écartent presque certainement le scénario d’une «vague bleue», une large victoire du camp démocrate à la Maison blanche comme au Congrès, perçue par Wall Street comme le risque numéro un pour les actions.

«À ce stade, le principal résultat intermédiaire de la course à la présidence américaine est que la probabilité de cette déferlante démocrate s’est effondrée», résume Didier Saint-Georges, membre du comité d’investissement stratégique de Carmignac.

Une situation qui, à ses yeux, “devrait continuer à soutenir la valorisation des valeurs de croissance à haute visibilité et limiter les risques sur les marchés de taux”.

VALEURS

La plus forte hausse sectorielle du jour en Europe comme aux Etats-Unis est pour le secteur de la pharmacie et de la santé, qui était considéré comme l’un des plus menacés du point de vue fiscal et réglementaire par une éventuelle large victoire des démocrates américains.

Son indice Stoxx a bondi de 4,9% et à Wall Street, le S&P de la santé prend 5,3%. A Paris, Sanofi fini en tête du CAC 40 avec un gain de 5,79%.

A la baisse, le secteur bancaire européen a cédé 1,47%, conséquence de la rechute des rendements obligataires et de la remise en cause du scénario d’un vaste plan de relance aux Etats-Unis sous la présidence de Joe Biden susceptible de favoriser hausse des rendements et remontée de l’inflation.

Santander a perdu 4,04%, ING 1,07%, Commerzbank 2,63%.

Crédit agricole s’est distingué avec une hausse de 1,32% après ses résultats trimestriels, jugés solides malgré une forte baisse des profits.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, les indices PMI des services et composites ont conforté l’hypothèse d’une rechute en récession au quatrième trimestre, le PMI des services de la zone euro traduisant une contraction accrue et le composite revenant au seuil de 50 séparant contraction et expansion.

Aux Etats-Unis, l’enquête mensuelle ADP sur l’emploi privé suggère un ralentissement du marché du travail en octobre et l’indice ISM des services une décélération de l’activité dans les services.

CHANGES

Le dollar connaît une séance agitée, au gré des nouvelles sur le dépouillement du scrutin présidentiel américain. Il cède ainsi du terrain face à un panier de référence (-0,07%) après avoir gagné jusqu’à 0,8% en profitant de l’absence de vague bleue, à laquelle certains cambistes s’étaient préparés en misant contre le billet vert.

L’euro remonte autour de 1,1715 après un plus bas à 1,1605.

TAUX

Les mouvements liés au dénouement de positions prises dans l’hypothèse d’une large victoire démocrate sont bien plus marqués sur le marché obligataire américain: le rendement des Treasuries à dix ans recule de plus de 10 points de base à 0,7662%, sa plus forte baisse en points depuis juin et le 30 ans cède 11 points à 1,537%.

La baisse a été logiquement moins marquée en Europe où le rendement du Bund à dix ans ne perd en clôture qu’un peu plus de deux points de base à -0,638%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier profite à plein du regain d’espoir d’une victoire du camp Trump, nettement plus favorable au secteur, un effet auquel s’ajoute l’annonce de la plus forte baisse hebdomadaire des réserves de brut aux Etats-Unis depuis janvier (-8,0 millions de barils).

Le Brent gagne 3,05% à 40,92 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,84% à 38,73 dollars.

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