Mezouar à la tête de la CGEM, un poisson d’avril? Quand Ali Belhaj «clashe» l’ancien ministre

Un journal de la place annonce que Salaheddine Mezouar pourrait être candidat à la présidence de la CGEM. Au conditionnel. Sans trancher. Mais, sans recouper l’information ni la vérifier, la quasi-majorité des médias la reprend en chœur et voit déjà l’ancien ministre des Affaires étrangères succéder à Miriem Bensalah boulevard Mohamed Abdou, au quartier Palmiers à Casablanca.

Pour se porter candidat à la présidence du patronat, il existe trois conditions sine qua non pour postuler à cette fonction : 1) Appartenir à une entreprise membre de la CGEM ; 2) Etre habilité par cette entreprise à la représenter au sein de la CGEM ; 3) S’être acquitté des frais d’adhésion au patronat durant au moins tout l’exercice précédant la candidature. D’emblée, nous pouvons dire que Salaheddine Mezouar ne répond à aucune de ces exigences. Il n’est donc pas admissible à la candidature et est éliminé ipso facto, et de par la force des règlements intérieurs de la CGEM, de cette possibilité. Ca c’est sur le plan juridique.

Ce qui me choque, c'est que l'on présente à ce poste un commis de l'État, plusieurs fois ministres

Sur le plan politique, la candidature de l’ancien président du RNI, si elle venait à se vérifier, violerait un principe éthique et constituerait un mariage antinomique : le mélange entre les affaires et la politique ne fait pas bon ménage. C’est ce qu’a relevé, dans un post sur sa page Facebook, Ali Belhaj, l’ancien président de la région de l’Oriental et ex- secrétaire-général adjoint du Parti authenticité et modernité. Pour Ali Belhaj, cette nouvelle est choquante, non pas à cause du personnage, qu’il considère au passage «très sympathique, agréable et un fin communicateur» mais pour ce qu’il représente : «ce qui me choque, c'est que l'on présente à ce poste un commis de l'État, plusieurs fois ministres» écrit-il.

Voudrait-on infantiliser la CGEM et à l’affaiblir

L’ancien président d’Alliance des libertés, un micro-parti qui avait fusionné au sein du Parti authenticité et modernité à la création de ce dernier, crie au scandale quand il affirme que par cette candidature, on cherche à «infantiliser la CGEM et à l’affaiblir» rappelant que cette dernière si elle «veut rester ce qu'[elle] est, [c’est-à-dire] un des rares corps intermédiaires encore debout, doit rester indépendante», car elle joue un véritable rôle de «syndicat des entrepreneurs». En d’autre termes, y désigner un ancien ministre des Finances ou du Commerce et de l’Industrie comporterait un risque d’indépendance de l’institution en question et constituerait une incompatibilité juridique.

Dans une interaction avec un des lecteurs du post, Ali Belhaj s’interrogeait sur les raisons des difficultés que trouvent «ces hauts fonctionnaires à se recycler dans d'autres domaines/fonctions une fois sortis des sentiers du pouvoir», mais le texte a été supprimé et n’est plus disponible.

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