Le Maroc a pris part, lundi à Kigali, capitale du Rwanda, à la réunion du Conseil exécutif du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine dédiée à la Zone de libre échange continentale africaine. Le royaume était représenté par le ministre délégué chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli. Cette rencontre se tient en préparation au Xe sommet au niveau des Chefs d’Etat et de gouvernement prévu le 21 mars qui sera consacré à la signature d’un accord qui lancera la Zone de libre-échange continentale africaine. La libéralisation progressive du commerce de l'Afrique dans les années à venir offrira de nouvelles opportunités aux entreprises africaines de rivaliser et de coopérer au-delà des frontières et d'établir une portée continentale. Seule voix dissonante, le Nigeria qui a décidé de suspendre sa participation à l'accord de libre-échange.
M. Mohcine Jazouli prend part, le lundi 19 mars à #Kigali, à la réunion ministérielle du conseil Exécutif du Sommet extraordinaire de l'#UnionAfricaine sur la zone continentale de libre-échange (#ZLEC).#Maroc #Morocco #MAECI #Africa #UA pic.twitter.com/fIfTQA30ls
— MAECI Maroc 🇲🇦 (@MarocDiplomatie) March 19, 2018
Les dirigeants des 55 pays d'Afrique qui se réuniront mercredi à Kigali, au Rwanda, feront du continent la plus grande zone de libre-échange créée depuis la création de l'Organisation mondiale du commerce.
Voulue et décidée par le président Paul Kagame du Rwanda, en sa qualité de nouveau président de l'Union africaine, la nouvelle Zone de libre-échange constituera, selon ses propres mots, «un pacte historique (…) et représente une avancée majeure pour l'intégration et l'unité africaines.»
3/4: Une décision, une seule, va soulager nos peuples et conforter nos amis: signer massivement, ratifier d’urgence et mettre scrupuleusement en application l’accord sur la Zone de libre-échange. #AfCFTA2018
— Moussa Faki Mahamat (@AUC_MoussaFaki) March 19, 2018
Pour Moussa Faki, président de la Commission de l'Union africaine, la zone de libre-échange continentale africaine permettra de «renforcer la position de l'Afrique dans le commerce mondial et fera de l'Afrique l'une des plus grandes économies du monde en renforçant sa capacité d'interaction parmi les blocs économiques internationaux.»
De son côté, le président nigérian, Muhammadu Buhari, a annoncé hier qu'il ne se rendrait pas au Rwanda, pour signer le traité sur la Zone de libre-échange continentale. Muhammadu Buhari veut permettre par-là de donner plus de temps aux consultations concernant ce projet.
We are therefore widening and deepening domestic consultations on the CFTA, to ensure that all concerns are respectfully addressed. Any African Free trade agreement must Fairly and Equitably represent the interest of Nigeria, and indeed, her African brothers and sisters.
— Muhammadu Buhari (@MBuhari) March 19, 2018
L’idée de la zone de libre-échange continentale africaine est un projet phare de l'Agenda 2063, la vision à long terme de l'Union africaine pour une Afrique intégrée, prospère et pacifique. La zone de libre-échange a comme perspective de transformer la fortune de millions d'Africains en stimulant les liens commerciaux entre les nations africaines.
"It is just common sense for us to look at the opportunities closer to home, and ensure that youth have jobs for themselves. With the #AfCFTA, Africa assures that it can claim its economic importance on the global stage." @ECA_OFFICIAL @SongweVera @ https://t.co/5RfyVHYp8F pic.twitter.com/d7ytJZnu85
— African Union (@_AfricanUnion) March 19, 2018
Ce projet titanesque a pour ambition d’en finir avec la pauvreté car, selon ses promoteurs, il est synonyme de prospérité pour le continent, et permettra :
- La création d’emplois pour les jeunes;
- Instauration de la paix et la sécurité.
Actuellement, l'Afrique échange beaucoup moins avec elle-même qu'avec le reste du monde. Le commerce intra-africain est d'environ 16%, contre 19% en Amérique latine, 51% en Asie, 54% en Amérique du Nord et 70% en Europe. L'Organisation des Nations Unies pour l'Afrique estime que la nouvelle zone de libre-échange a le potentiel de stimuler le commerce intra-africain de 53% en éliminant les droits d'importation et les barrières non-tarifaires. Il pourrait créer un marché africain de plus de 1,2 milliard de personnes avec un produit intérieur brut de 2,5 milliards de dollars.