Nouveau roadshow Africain pour Mounia Boucetta : après Valyans pour la première tournée, quel cabinet aura le privilège de rédiger le second rapport ?

La secrétaire d’État à la Coopération internationale, Mounia Boucetta, est actuellement en tournée dans trois pays d’Afrique, à la tête d’une importante délégation. Le déplacement conduira l’équipe Boucetta au Gabon, au Ghana et au Nigeria. Il s’agit de la phase II de sa mission de supervision de l’état d’avancement des travaux des nombreux projets et accords lancés et signés par le Maroc avec quinze pays d’Afrique depuis 2014. La phase I de la mission, qui avait conduit Mounia Boucetta en Ethiopie, au Rwanda, en Tanzanie, à Madagascar, en Zambie, en Guinée et au Sénégal, s’était achevée par un réel scandale quand le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale a décidé de faire rédiger le rapport de ce roadshow, en contrepartie de trois millions de dirhams, par Valyans Consulting, un cabinet privé choisi par la Secrétaire d’Etat herself.

Beaucoup d’encre a coulé depuis que ce scandale a éclaté mais bien sûr, comme nombre d’autres au Maroc, aucune enquête n’a été ouverte ni aucune inspection instruite.

Hier à Libreville, aujourd’hui à Accra –en présence notamment de Hamid Chabar, futur ambassadeur du Maroc en Mauritanie mais toujours en poste au Ghana en raison d’un souci d’accréditation- et demain à Lagos, Mounia Boucetta est accompagnée de six hauts fonctionnaires en plus de la mobilisation des diplomates marocains en poste dans ces trois capitales, ainsi que le travail de support assumé par le service central à Rabat engageant au moins une direction générale et trois directions du MAECI avec, dans la foulée, deux ou trois ambassadeurs réquisitionnés à temps plein pour cette mission ad hoc.

Mounia Boucetta va-t-elle, de nouveau, offrir sur un  plateau d’or la mission de la rédaction du rapport final de la tournée au cabinet Valyans Consulting ? Ou bien jettera—elle son dévolu sur une autre agence ?

Avec tous les moyens humains et logistiques mis à la disposition de la Secrétaire d’Etat, il serait irresponsable qu’elle fasse appel à un cabinet privé pour rédiger un rapport qui se veut confidentiel et relevant de la sécurité nationale du pays.

Le MAECI regorge de bonnes compétences, des centaines d’ambassadeurs, ministres plénipotentiaires, conseillers, secrétaires des Affaires étrangères tant au niveau central que dans le réseau diplomatique à travers le monde qui disposent des talents nécessaires pour rédiger un rapport en bonne et due forme.

Depuis qu’elle les a côtoyés quand elle exerçait en tant secrétaire générale du ministère du Commerce et de l'Industrie, on peut comprendre que Madame Boucetta ait des affinités intellectuelles avec Valyans Consulting –ils font sans aucun doute du bon travail-, mais il s’agit là d’une question de principe, de bonne gouvernance et, surtout, d’éthique.

LE1

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