Qui veut enterrer des polycliniques ? La Fédération sectorielle accuse le ministère de l’Economie et des Finances de la torpiller en douce pour la couler définitivement. Pour contester cette attitude, elle compte observer une grève demain. Faute de réactivité gouvernementale, une grève générale aura lieu à la fin du mois.
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La Fédération nationale du personnel de la Sécurité sociale (FNPSS) a décidé de planter le piquet de grève demain 23 mai devant les polycliniques pour dénoncer la gestion catastrophique des ces fleurons du secteur de la santé de la part des autorités. Les employés de la CNSS porteront, en solidarité avec leurs camarades, des brassards pour protester contre la situation dans la laquelle végète actuellement le secteur des polycliniques.
Quand les autorités ferment les yeux
Si les autorités concernées ne daignent pas se bouger pour remédier à la situation actuelle des polycliniques, la Fédération compte observer une grève nationale le 30 mai prochain comprenant tout le secteur de la sécurité sociale. Cette décision intervient à l’issue de la décision de l’Assemblée générale des coordinateurs syndicaux du personnel des polycliniques et des représentants syndicaux des différents unités administratives tenue le 18 mai dernier. Au cours de cette réunion, les participants ont passé en revue la mauvaise situation des polycliniques et rappelé les multiples requêtes adressées au gouvernement et au ministère des Finances pour mettre en place rapidement un plan pour remédier à cette situation.
Le ministère des Finances sur la sellette
Depuis plus d’un an, la FNPSS ne cesse d’insister auprès des différentes parties pour un règlement en profondeur des problèmes qui ne cessent de s’accumuler au sein des polycliniques. Le strabisme des responsables, la mauvaise gouvernance et l’abandon des polycliniques à leur sort ont fait qu’aujourd’hui, plusieurs unités sont menacées de faillite et des milliers de travailleurs menacés de chômage et de paupérisation. Pour la FNPSS, cette attitude volontariste de la part des autorités, surtout le ministère des Finances, vise à pousser ces polycliniques, bâtis avec l’argent des travailleurs, à déposer le bilan pour être vendues ensuite aux « commerçants de la santé » au Maroc. Ce dessein est servi par le Trésorier payeur qui refuse systématiquement toutes les solutions susceptibles de sortir ces polycliniques de leur situation. A telle enseigne que les médecins et le personnel soignant sont dégoûtés et préfèrent quitter les établissements pour aller voir ce qui se passe sous d’autres cieux. Et pour cause, le ministère des Finances en, en plus de ne pas payer les salaires,, de ne pas assurer les équipements nécessaires à leurs mission, de ne pas payer les fournisseurs, s’entête à ne pas accorder aux polycliniques les ressources humaines nécessaires à l’exercice de leurs fonctions.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, de l’avis même de l’Organisation mondiale de la Santé, les polycliniques étaient les joyaux de notre système de santé et ont permis de réduire le fardeau supporté par l’Etat, d'autant plus qu’elles ont été bâtie grâce à des fonds émanant des travailleurs au bénéfice de toute la population des assurés. Devant l’insouciance des autorités, leur nonchalance et leur désinvolture, la FNPSS a décidé de hausser le ton après avoir épuisé les autres voies de dialogue. Le ministère de tutelle arrivera-t-il à persuader celui des Finances de changer d’attitude ou bien l’Etat cherche-t-il à se désengager davantage des polycliniques et de la santé en général au profit des opérateurs privés ?