Prévue à minuit, la libération d’Al-Amoudi des geôles saoudiennes n’a pas eu lieu

La dernière visite d’Etat à Ryadh du premier ministre éthiopien, Abyi Ahmed, a donné lieu à plusieurs transactions entre l’Arabie saoudite et l’Ethiopie : économiques, militaires, de renseignement, commerciales et…humanitaires. En effet, plus d’un millier d’Ethiopiens prisonniers en Arabie Saoudite ont été graciés par le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salamane. Parmi eux, le milliardaire Yemeno-éthiopo-saoudien, Mohamed Al-Amoudi incarcéré dans une prison de haute sécurité suite à une opération «mani pulite» menée par MBS en personne et qui n’a épargné aucun dignitaire, même les membres les plus influents de la famille royale saoudienne, dont le prince Al-Walid Ben Talal Ben Abdelaziz et le prince Mechal Ben Abdallah Ben Abdelaziz.

Lors de la visite d’Etat de deux jours à Riyadh du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, ce dernier a obtenu la libération d’un millier de ses compatriotes détenus en Arabie saoudite. Cet «élan humanitaire » du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, a également bénéficié au milliardaire Mohamed Al-Amoudi qui traîne beaucoup de casseroles notamment au Maroc dans l’affaire de La Samir.

Annoncée pour minuit, dans la nuit de dimanche à lundi, la libération, tant attendue en Éthiopie, où Al-Amoudi est considéré comme un véritable «Messie», en raison de la dimension de ses investissements en ex-Abyssinie, n’a pas eu lieu comme prévu.

Pourtant tout allait dans l’ordre. Abiy a eu la parole de MBS lequel se serait rétracté à la dernière minute. Non pas que la libération a été annulée mais les autorités saoudiennes l’auraient «reportée» pour des raisons techniques, certainement pour avoir davantage de garanties du milliardaire à libérer.

Si la libération d’Al-Amoudi est très attendue à Addis-Abeba, pour des raisons économiques évidentes, elle l’est aussi au Maroc mais pour des raisons judiciaires et procédurales inhérentes à la situation dramatiques de la raffinerie Samir propriété du milliardaire. Le report de sa libération est il en lien avec les attentes, contraintes et craintes de Rabat sur ce dossier ? Le Maroc tient à ce qu’Al-Amoudi réponde de ses actes et toute transaction secrète entre Ryad et Addis-Abeba sans concertation avec Rabat, léserait le royaume du Maroc dans ses intérêts.

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