L'ancien président américain Donald Trump a accordé sa première interview aux médias depuis son inculpation et sa mise en accusation dans un tribunal de New York au début du mois. Trump a fustigé la politique étrangère de l'administration Biden et a ouvertement critiqué le président français Emmanuel Macron suite à sa récente visite en Chine. Dans une interview accordée à Fox News, évoquant la rencontre entre le président français et avec le dirigeant chinois, Donald Trump a déclaré que Macron «léchait le cul» de Xi Jinping.
Donald Trump a été horrifié par le fait que le président français Emmanuel Macron se soit rendu en Chine pour rencontrer son homologue chinois Xi Jinping. Il a également condamné l'attitude méprisante de Joe Biden envers le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane. Une attitude qui s'est manifestée, l'été dernier, par le refus de Biden de serrer la main de MBS.
Les déclarations de l'ancien président américain ont été faites, ce mardi, lors d'une interview accordée à Fox News. L'ancien président a critiqué Biden et l'a accusé d'avoir insulté le prince héritier en le frappant du poing.
«Regardez l'Arabie saoudite. Regardez ce qui s'est passé. Ce sont des gens formidables. Ils voulaient nous aider. Il est allé frapper du poing. Savez-vous ce que cela signifie ? Ça veut dire ne me serrez pas la main parce que votre main est sale, c'est ça un coup de poing. Ils se sont sentis insultés. Vous comprenez cela, oui ?» a déclaré Trump.
Les observateurs avaient estimé qu'en insistant à frapper du poing son hôte, Biden avait trouver le moyen d'éviter d'avoir à serrer la main d'un personnage aussi controversé que le prince héritier saoudien, qui, selon un rapport cinglant des services de renseignement, aurait joué un rôle direct dans le meurtre de Jamal Khashoggi, le journaliste du Washington Post.
La rencontre du président américain en juillet 2022 a eu lieu alors que les États-Unis tentaient de rétablir les relations avec la puissance pétrolière la plus influente au monde, tout en cherchant à obtenir son aide pour s'opposer à l'invasion de l'Ukraine par la Russie et à la flambée des prix du pétrole qui en a résulté.
Emmanuel Macron, le dindon de la farce
«Vous avez ce monde fou qui explose et les États-Unis n'ont absolument rien à dire et Macron, qui est un de mes amis, est là-bas en la Chine en train de lui lécher les bottes. En Chine.» a lancé Trump devant les caméras de Fox News.
«Je me suis dit Ok ! La France va en Chine maintenant !», a déclaré Trump.
Le président français a atterri en Chine, mercredi 5 avril, où il est resté trois jours. Emmanuel Macron a eu droit au tapis rouge et tout le faste d'une visite d'État qui a pris une allure d'un festival de l'amour.
Le champion du monde du «en même temps» espérait clairement que son voyage de séduction à Pékin favoriserait ses ambitions de voir la France s'asseoir à la table des grandes puissances dans un monde transformé par la guerre en Europe et l'émergence soudaine de la Chine médiatrice en puissance des conflits mondiaux.
Pas de bol. L'accueil réservé au «petit président arrogant» à son retour en Europe a été glacial.
Déjà en difficulté dans son pays, confronté à d'immenses manifestations violemment réprimée par la police française, il est maintenant critiqué à l'étranger pour sa niaiserie, d'abord avec le président russe Vladimir Poutine. Tout le monde se rappelle de l'humiliation infligée par Poutine en l'accueillant sur la fameuse table de six mètres et les appels téléphoniques surmédiatisés qui se sont avérés être de vulgaires pièces théâtrales qui n'ont servi qu'à nourrir le narcissisme sans bornes du président français.
Aujourd'hui, c'est ce «léchage des bottes» du président chinois, Xi Jinping, qui lui a attiré les foudres de la communauté internationale.
Les retombées du voyage en Chine ont laissé le président français plus isolé qu'il ne l'a jamais été au cours de ses six années de présidence. Impopulaire en France, détesté et chassé en Afrique, moqué ailleurs, Macron, tel Caligula, l'empereur fou, s'imagine remodeler non seulement son propre pays, mais aussi les fondements de l'ordre international qui est entrain de se façonner par la guerre en Ukraine.
En Chine, Macron a rapidement réussi à s'aliéner ou à inquiéter ses alliés, de Varsovie à Washington, en adoptant ce qu'un communiqué sino-française a appelé un «partenariat stratégique global avec la Chine». Il a adopté le lexique chinois d'un monde «multipolaire», débarrassé des «blocs», libéré de la «mentalité de la guerre froide» et moins dépendant de «l'extraterritorialité du dollar américain».
Plus inquiétant encore, en particulier pour les États-Unis, il a laissé entendre, dans une interview accordée au magazine américain Politico et à des journalistes français sur le chemin du retour, que la sécurité de Taïwan n'est pas le problème d'une Europe qui doit résister à l'envie de devenir les «vassaux» de l'Amérique.
Les médias d'État chinois se sont réjouis de ces déclarations.
«La déclaration de Macron signale l'impasse de la stratégie américaine consistant à attirer l'Europe pour contenir la Chine», a écrit lundi le tabloïd Global Times de Pékin.
«En quoi la démocratie et la liberté taïwanaises diffèrent-elles de la démocratie et de la liberté ukrainiennes, et en quoi la menace d'une autocratie russe diffère-t-elle de la menace d'une autocratie chinoise qui soutient Moscou, sont deux questions auxquelles Macron n'a pas répondu», écrit The New York Times.
S'agissant de Taïwan, Macron a déclaré : «La pire des choses serait de penser que l'on peut se passer de Taïwan. Le pire serait de penser que nous, Européens, devons devenir des suiveurs sur ce sujet et nous calquer sur l'agenda américain et sur une réaction excessive de la Chine».
La déclaration fait le tour du monde. Le malaise et la confusion sont tels que ce Mardi, l'Élysée a jugé nécessaire de clarifier les allégeances de la France.
« la position française n’a pas changé» a tenté d'assurer l'Elysée sur les colonnes du quotidien le Monde. «La France n'est pas à équidistance des États-Unis et de la Chine. Les États-Unis sont notre allié, avec des valeurs partagées».
Le fait que cette clarification ait été nécessaire suggère à quel point Macron a déstabilisé ses alliés, souligne The New York Times.
«L'alliance avec les États-Unis est le fondement absolu de notre sécurité», a déclaré mardi Mateusz Morawiecki, le premier ministre polonais, dans une riposte évidente à Macron.
Certains législateurs du parti démocrate américain ont appelé à une réévaluation des relations entre les États-Unis et la France. «Si la France est vraiment déterminée à abandonner les nations démocratiques en faveur d'un régime communiste brutal, les États-Unis doivent réévaluer leur position à l'égard de la France» a déclaré le député Chris Smith, président de la Commission exécutive du Congrès sur la Chine.
D'autres ont vu un double standard dans le soutien de la France aux efforts des États-Unis pour défendre l'Ukraine tout en fermant les yeux sur la menace de la Chine pour Taïwan. «Macron veut que les Etats-Unis volent au secours de l'Europe contre l'agression russe, mais fait apparemment vœu de neutralité contre l'agression chinoise dans le Pacifique», a tweeté le sénateur John Cornyn (R-Texas) lundi.
Le sénateur républicain Marco Rubio, de Floride, a pour sa part enregistré une vidéo de deux minutes critiquant Macron.
«Macron parle-t-il au nom de toute l'Europe ? Macron est-il maintenant le chef de l'Europe ? Parce que si c'est le cas, il y a des choses que nous allons devoir changer», a-t-il martelé.
L'un de ces changements, a-t-il dit, pourrait être que l'Amérique dise à l'Europe : «Vous vous occupez de l'Ukraine».
« Macron a réussi à faire de sa visite en Chine une opération de communication pour Xi et un désastre diplomatique pour l’Europe », affirme Norbert Röttgen, député allemand du CDU.
« Pathétique comme d’habitude. L’Europe est en guerre aujourd’hui précisément parce qu’elle a essayé d’éviter de s’impliquer dans une crise, lorsque Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine pour la première fois en 2014 », a écrit sur Twitter Garry Kasparov.
L'administration Biden s'est abstenue de critiquer son allié français et l'Union européenne a minimisé les différences entre Macron et Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne qui l'a accompagné en Chine. Elle s'est montrée beaucoup plus directe sur Taïwan lors de sa visite, déclarant : «Personne ne devrait changer unilatéralement le statu quo par la force dans cette région».
L'ambassade de France a attribué la colère suscitée par les déclarations de Macron à des «surinterprétations» et a déclaré que la position de la France à l'égard de Taïwan restait inchangée.
L'administration Biden s'est abstenue de critiquer son allié français, et l'Union européenne a minimisé les différences entre M. Macron et Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne qui l'a accompagné en Chine. Elle s'est montrée beaucoup plus directe sur Taïwan lors de son séjo. Trump a brièvement parlé de la mise en accusation de la semaine dernière à Manhattan, maa Maison Blanche a publié un rapport la semaine dernière, alors que M. Biden partait pour les vacances de Pâques, qui attribuait à M. Trump une grande partie de la responsabilité de ce qui s'est passé.