La 43ᵉ mission multisectorielle du Club Afrique Développement (CAD) du groupe Attijariwafa bank n’a pas seulement confirmé la vigueur d’un réseau d’affaires en expansion, elle s’est inscrite dans une dynamique transcontinentale cohérente, déjà observée lors d’étapes précédentes, à l’image du Caire où Attijariwafa bank avait impulsé une nouvelle architecture panafricaine d’investissement.
À Abidjan comme en Égypte, le dispositif réaffirme une même réalité : l’Afrique avance désormais selon ses propres trajectoires, portée par des coalitions volontaires et des ancrages économiques qui dépassent les cadres bilatéraux classiques. Pendant deux jours, la capitale ivoirienne a offert une scène claire : celle d’un continent capable de structurer sa propre connectivité et d’en assumer l’ambition, autour d’un « Made in Côte d’Ivoire, Made for Africa » devenu, sous l’impulsion du gouvernement, un véritable levier d’industrialisation régionale.
Ce mouvement s’inscrit dans la continuité d’un CAD qui, mission après mission, consolide une communauté économique panafricaine qui ne fonctionne plus seulement à l’inspiration, mais à l’ingénierie collective, à la circulation d’information fiable et à l’activation discrète de réseaux financiers aguerris.
Placée sous la présidence du Ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani, représentant le Premier Ministre ivoirien, la rencontre s’est inscrite dans une trajectoire claire : renforcer l’autonomie productive de la Côte d’Ivoire tout en élargissant son empreinte économique à l’échelle du continent. L’affluence des délégations : République du Congo, Gabon, Égypte, Mali, Maroc, Mauritanie, Sénégal, Togo, Tunisie, témoigne de l’intérêt croissant pour une plateforme où coopérations industrielles, financières et technologiques se conjuguent avec pragmatisme.
Les dirigeants des filiales africaines du groupe Attijariwafa bank ont conduit leurs délégations avec un objectif commun : faire converger des écosystèmes d’affaires souvent fragmentés. M. Mouawia Essekelli (Egypte), M. Mounir Ibrahim (Mauritanie), M. Larbi Allabouch (Gabon) et M. Amine Kittane (Mali) ont incarné cette volonté d’aligner les réseaux bancaires sur les ambitions d’intégration économique.


Des messages politiques et institutionnels orientés vers la compétitivité
La séquence d’ouverture a fixé les équilibres du débat.
Dans son intervention, Mohamed El Ghazi, Directeur Général de la SIB, a rappelé les fondements économiques du « Made in Côte d’Ivoire » : répondre aux besoins nationaux, élever les standards de production et s’inscrire dans les chaînes d’exportation africaines et internationales. Son message a souligné un double enjeu : accroître la valeur ajoutée locale et consolider les synergies inter-filiales au sein du groupe Attijariwafa bank.

Le Ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani a, pour sa part, placé l’événement dans la trajectoire d’industrialisation nationale portée par le gouvernement ivoirien. Il a réaffirmé la détermination de l’exécutif à installer un cadre d’investissement plus lisible, à renforcer l’attractivité du territoire et à soutenir les entreprises engagées dans la transformation structurelle de l’économie.

Dans une posture de cohésion continentale, Mouna Kadiri, Directrice du Club Afrique Développement, a rappelé la vocation première du CAD : fluidifier l’information économique, connecter les acteurs et renforcer les ponts entre marchés africains pour accélérer la montée en gamme des entreprises.

Le Nouveau Code de l’Investissement ivoirien : une inflexion structurante
La présentation du Nouveau Code de l’Investissement ivoirien par le CEPICI a ajouté une dimension réformatrice à l’évènement.
Les contributions d’Ahmed Baya (CHEMAL HOLDING), de Daouda Coulibaly (Attijari West Africa), de Fatoumata Fofana (ZLECAf Côte d’Ivoire) et de Jean-Pierre Carpentier (Groupe PORTEO) ont mis en lumière les points d’inflexion nécessaires pour capter davantage de capitaux, sécuriser les chaînes logistiques régionales et stimuler les investissements productifs.
Cette refonte vise à rendre la Côte d’Ivoire plus attractive, dans un contexte où chaque pays cherche à renforcer sa place dans les chaînes de valeur continentales.

Le Club Afrique Développement : un instrument de connectivité économique
Ce que révèle cette édition, c’est la fonction cardinale du CAD : fluidifier la mise en relation, stabiliser les écosystèmes d’affaires et consolider les passerelles entre les marchés africains.
À Abidjan, la présence de plus de 300 dirigeants et institutionnels issus de 14 pays atteste de la profondeur d’un réseau qui gagne en densité mission après mission.
Plus de 500 rendez-vous B2B y ont également été tenus, dans un espace littéralement saturé par l’énergie des entreprises venues identifier des opportunités concrètes.
Dans cette dynamique, le CAD s’impose comme une plateforme d’intermédiation structurée, ancrée dans les réalités locales et amplifiée par la présence territoriale du groupe Attijariwafa bank.



La visite du complexe industriel TRANSCAO, considéré comme le plus vaste site de transformation du cacao en Afrique de l’Ouest, a illustré la trajectoire ivoirienne :
- une usine de broyage de 50 000 tonnes,
- un entrepôt de 160 000 tonnes,
- un centre de formation dédié aux métiers du cacao et du chocolat.
Le complexe TRANSCAO marque le basculement d’un modèle fondé sur l’exportation brute vers une économie de transformation domestique, génératrice de valeur, de compétences et de souveraineté sectorielle.
Ce choix s’inscrit pleinement dans l’esprit du « Made in Côte d’Ivoire, Made for Africa », conçu comme levier d’intégration régionale.


Cette densité est un indicateur avancé de la maturité du marché continental :
- les besoins africains en solutions locales progressent plus vite que prévu,
- les entreprises ne cherchent plus seulement des débouchés mais des alliances durables,
- et la coopération Sud-Sud s’impose comme un mécanisme autonome de croissance.
C’est précisément cette montée en puissance, sensible au Caire, manifeste à Abidjan, qui consolide l’Afrique comme espace économique intégré.
Une chose est déjà certaine : l’intégration africaine ne relève plus du projet, elle relève de la pratique.
Un mouvement continu, nourri de rencontres, de réseaux et d’infrastructures qui se renforcent mission après mission.
Et comme le conclut Mouna Kadiri dans un écho final : « L’Akwaba n’est pas une légende en terre d’Eburnie. Le développement intra-africain non plus. »








