Après Tehraoui, Baitas pris la main dans le sac de la désinformation

La «Akhannouchie» craque à nouveau !

Quelques jours après les propos contestés du ministre de la Santé Amine Tehraoui, en plein cœur de la crise GenZ212, c’est au tour du porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, d’être épinglé pour diffusion de chiffres erronés, cette fois sur une chaîne internationale.

Deux visages d’une même crise

Le premier épisode avait éclaté lorsque Amine Tehraoui, confronté à la colère des jeunes et à la fronde du secteur de la santé, avait laissé entendre que l’État finançait directement les cliniques privées.

Une déclaration aussitôt démentie par l’Association nationale des cliniques privées (ANCP), qui a interpellé publiquement le gouvernement dans une lettre ouverte demandant la publication des bénéficiaires et des montants de ces prétendues subventions.

Cette affirmation infondée avait profondément irrité le secteur de santé et nourri la défiance d’une opinion déjà convaincue que le gouvernement cherchait des boucs émissaires pour masquer la désorganisation du secteur.

Au lieu d’apaiser la rue, Tehraoui avait rallumé la colère.

Plus Akhannouch s’enfonce, plus ses boys mentent gros

Quarante-huit heures plus tard, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement et directeur général du RNI, s’invite sur Al Arabiya. La chaîne saoudienne, sans doute animée par un réflexe de solidarité avec le Royaume, a déroulé le tapis rouge à l’exécutif Akhannouch, lui offrant une scène idéale pour retoucher le récit marocain à destination du monde arabe.

Mais en vantant « un salaire minimum à 4 500 dirhams dans le public et 10 000 dirhams dans le privé » et « 49 milliards de dirhams d’accords sociaux », le ministre a, une fois encore, déformé la réalité.

Les données officielles contredisent ses propos :

  • le SMIG plafonne à 3 111 dirhams nets,
  • le SMAG reste sous les 2 000 dirhams,
  • et aucun texte ne fixe le minimum du secteur public à 4 500 dirhams.

Sur les réseaux, les réactions ont été immédiates : hashtags viraux, appels à poursuites pour propagation de fausses informations, et nouvelle vague de défiance envers le gouvernement.

La désinformation, nouveau langage du gouvernement Akhannouch

Tehraoui et Baitas incarnent une double fracture : d’un côté, un exécutif qui peine à contenir une jeunesse mobilisée et critique ; de l’autre, une machine communicationnelle qui, plutôt que de rétablir les faits, les recompose.

De Tehraoui à Baitas, envoyés tous les deux au bûcher de l’opinion publique, la parole gouvernementale a cessé d’informer : elle performe.

Et dans un pays en quête de vérité, la fiction n’a jamais été aussi mal reçue.

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