PLF 2026 : +330 % pour la santé, le Roi transforme la clameur de la GENZ212 en acte royal

Un bond historique du budget de la Santé et un signal fort avec le retour de Khalid Aït Taleb

Le Roi n’a pas seulement entendu la Génération Z.

Celle qui, au lendemain de la crise de l’hôpital Hassan II d’Agadir, a fait de la santé publique le symbole d’une injustice d’État, voit aujourd’hui sa clameur se muer en acte royal. Cette jeunesse, nourrie par l’exigence de dignité et d’équité territoriale, inspire désormais un tournant majeur : la monarchie engage un sursaut historique du secteur sanitaire.

Avec un budget multiplié par plus de quatre en un an, soit une hausse de +330 %, la mise à niveau urgente de 91 établissements hospitaliers et le déploiement de nouveaux CHU à Agadir, Laâyoune, Béni Mellal, Guelmim et Errachidia, le Maroc s’offre enfin l’ambition d’un système de santé à la hauteur de ses citoyens.

Et le symbole ne s’arrête pas là : Khalid Aït Taleb, ancien ministre de la Santé, revient aux affaires sous un autre visage, celui du Wali de Fès-Meknès, pour incarner, sur le terrain, la jonction entre vision royale et transformation territoriale.

Le Conseil des ministres présidé ce dimanche par le Roi Mohammed VI, au Palais royal de Rabat, marque un tournant majeur pour le secteur de la santé. Avec ce saut budgétaire inédit, le Souverain inscrit désormais la santé publique au cœur du modèle de développement national.

Un bond de 32,6 à 140 milliards de dirhams en un an

Le budget alloué à la santé connaît une progression spectaculaire : il passe de 32,6 milliards de dirhams dans la Loi de Finances 2025 à 140 milliards de dirhams prévus pour 2026, selon le Projet de Loi de Finances présenté devant le Roi par la ministre de l’Économie et des Finances.

Cette hausse, plus que quadruplée, illustre la volonté du Souverain de transformer la santé en pilier du Maroc émergent, en la liant directement à la justice sociale, à l’emploi et à la territorialisation des politiques publiques.

L’effort financier massif s’accompagne de la création de plus de 27 000 postes budgétaires dédiés aux secteurs de la santé et de l’éducation, dont une part importante au recrutement et à la fidélisation des cadres médicaux et paramédicaux, condition essentielle de la réussite du chantier royal de la protection sociale universelle.

Une cartographie hospitalière en expansion

La programmation 2026 prévoit une reconfiguration complète de l’offre hospitalière nationale.

Le gouvernement mettra en service les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) d’Agadir et de Laâyoune, achèvera le CHU Ibn Sina de Rabat, et poursuivra la construction des CHU de Béni MellalGuelmim et Errachidia. En parallèle, 90 hôpitaux à travers le Royaume feront l’objet d’une opération de rénovation et de mise à niveau visant à améliorer la qualité des soins et la proximité avec le citoyen, notamment dans les zones rurales et montagneuses.

Modernisation du service de santé militaire

Autre décision structurante : l’adoption d’un décret modernisant l’École Royale du Service de Santé Militaire (ERSSM). Celui-ci aligne la formation des médecins militaires sur la réforme nationale du système de santé et crée un Conseil de la recherche scientifique pour piloter les programmes d’innovation médicale et pharmaceutique.

Les élèves officiers bénéficieront dorénavant d’un statut financier équivalent à celui des autres écoles militaires, renforçant ainsi l’attractivité du corps médical au sein des Forces Armées Royales.

Gouvernance et souveraineté sanitaire

Le Conseil a également validé un statut particulier pour les fonctionnaires de la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI), relevant de la Défense nationale. Cette réforme, bien que technique, touche directement le secteur de la santé numérique, en renforçant la sécurité des données médicales et la souveraineté technologique d’un système hospitalier de plus en plus digitalisé.

Khalid Aït Taleb : du ministère de la Santé à la gouvernance territoriale

Autre signal fort de ce Conseil des ministres : la nomination de Khalid Aït Taleb, ancien ministre de la Santé, au poste de Wali de la région Fès–Meknès et Gouverneur de la préfecture de Fès.

Sa reconversion dans le corps des Walis illustre la confiance renouvelée du Roi en un profil technocratique, fin connaisseur des enjeux de gouvernance publique et du maillage sanitaire du territoire.

Cette nomination « constitue une surprise stratégique », confiant à un ancien ministre de la Santé, acteur clé de la gestion du Covid-19, la responsabilité d’une région à fort potentiel économique et social. Son expérience dans la réforme hospitalière, la coordination logistique et la planification sanitaire durant la pandémie lui confère une légitimité particulière pour aborder la gouvernance territoriale sous un angle d’efficacité, d’anticipation et de résilience.

Une politique sanitaire pensée comme levier de développement

À travers ces décisions, le Conseil des ministres du 19 octobre 2025 consacre la santé non plus comme un simple service public, mais comme un levier de transformation économique, sociale et territoriale.

La hausse historique du budget, la modernisation des infrastructures, la réforme de la santé militaire et la mobilisation de compétences expérimentées au niveau régional traduisent une conviction royale : aucune émergence durable n’est possible sans une santé publique forte, équitable et résiliente.

De la décision royale à l’éthique de l’exécution

Mais derrière cette rupture, voulue et arbitrée par le Roi lui-même, demeure une inquiétude légitime : celle d’un exécutif qui pourrait diluer cette manne historique dans les pratiques d’un autre temps. La mise à niveau sanitaire, estimée à plusieurs milliards de dirhams, aiguise déjà les appétits. Des documents internes circulent, évoquant des procédures de gré à gré justifiées par l’urgence, mais susceptibles d’échapper au contrôle.

Dans un contexte où certaines pratiques perçues comme privilégiant des cercles restreints fragilisent la confiance publique, l’arbitrage royal prend alors tout son sens : imposer la transparence, la rigueur et la reddition des comptes comme nouvelle norme de la gouvernance sanitaire. Car c’est à cette condition seulement que la réponse à l’attente des marocains, et notamment la GenZ212, ne se limitera pas à des annonces budgétaires, mais deviendra un acte de réconciliation durable entre l’État et sa jeunesse.

Nawfal Laarabi
Nawfal Laarabi
Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist 20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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