L’ancien président est placé à l’isolement, mais sous la garde rapprochée de deux officiers de sécurité. Une demande de mise en liberté a été déposée dès son incarcération.
Aux alentours de 9h40 ce mardi matin, Nicolas Sarkozy a franchi les portes de la prison de la Santé, à Paris. L’ancien président de la République, âgé de 70 ans, a entamé sa peine de prison ferme dans le cadre de l’affaire des écoutes, après l’épuisement de ses recours judiciaires. Ce moment, décrit par son entourage comme « extrêmement difficile », s’est déroulé sous le regard ému de sa famille. Son épouse, Carla Bruni, et ses enfants l’ont accompagné jusqu’à la voiture qui le conduisait au centre pénitentiaire.
Malgré sa dignité apparente, l’ancienne Première dame n’a pu dissimuler son émotion.
« Ce matin, ce n’est pas un ancien président que l’on enferme, c’est un innocent », a écrit Nicolas Sarkozy sur le réseau X avant son départ, dénonçant « l’expression d’une vengeance » et assurant que « la vérité triomphera ».
Une demande de mise en liberté déjà déposée
Quelques heures après son arrivée à la prison de la Santé, les avocats de Nicolas Sarkozy ont adressé à la Cour d’appel de Paris une demande de mise en liberté.
Si celle-ci est acceptée, l’ancien chef de l’État pourrait être assigné à résidence avec un bracelet électronique dans un délai de deux mois. Selon ses proches, il reste convaincu que « sa place n’est pas en prison ».
Une détention sous haute sécurité
Pour sa première nuit, Nicolas Sarkozy a été placé à l’isolement, une mesure exceptionnelle pour un ancien chef d’État, mais non pas totalement seul. Selon des informations concordantes de l’AFP et de TF1-LCI, deux officiers de sécurité ont été affectés dans une cellule voisine.
Cette disposition, validée par l’administration pénitentiaire et le ministère de la Justice, vise à garantir la sécurité de l’ancien président et à éviter tout contact avec d’autres détenus.
« Il n’est pas question de prendre le moindre risque concernant la sécurité d’un ancien président », a indiqué une source proche du dossier.
« Il ne croisera jamais d’autres détenus »
Sébastien Cauwel, directeur de l’administration pénitentiaire, a confirmé sur RTL la mise en place de ce protocole exceptionnel :
« L’objectif est qu’il ne croise jamais d’autres détenus, ni dans sa cellule, ni dans les salles d’activité, ni en cour de promenade, ni lors des parloirs », a-t-il expliqué.
Selon le ministère de l’Intérieur, l’évaluation de la menace reste confidentielle, « compte tenu du caractère particulièrement sensible de la sécurité d’un ancien président ».
En attente d’une décision de la Cour d’appel
Nicolas Sarkozy, premier ancien président de la Ve République à purger une peine de prison ferme, pourrait connaître l’issue de sa demande de mise en liberté d’ici la fin de l’année.
Une éventuelle décision favorable lui permettrait de passer les fêtes sous surveillance électronique. D’ici là, il demeure sous protection rapprochée au sein du quartier réservé de la prison de la Santé, dans un régime d’isolement total.