A Bucarest, Hassan Abouyoub à l’assaut d’une forteresse insoupçonnée de l’Europe

La nomination de Hassan Abouyoub, le 20 août 2018 en Conseil des ministres, en tant qu’ambassadeur du Maroc en Roumanie en a surpris plus d’un. Plusieurs fois ambassadeur et ministre, candidat malheureux à la direction générale de l’OMC à cause d’un veto américain alors qu’il avait toutes les chances de son côté pour remporter l’élection, Hassan Abouyoub se retrouve aujourd’hui à Bucarest, alors qu’on l’attendait à Londres ou à Pékin, ou rappelé à Rabat pour de hautes fonctions à la tête de départements souverains. Mais l’Etat a des raisons que la raison ignore. Parmi elles, la prochaine présidence tournante de l’Union européenne qui reviendra à la Roumanie à compter du 1er janvier 2019. L’importance politique de la présidence de l’UE, et son influence sur les agendas et les décisions ad hoc engageant les institutions européennes, et les relations en dents de scie entre Rabat et Bruxelles, a obligé le Maroc à choisir le meilleur de ses éléments pour occuper les fonctions d’interface entre le gouvernement marocain et le gouvernement qui présidera aux destinées de l’Europe durant 6 mois. Et seul un profil de cette trempe, qui a eu à piloter plusieurs chantiers fondamentaux pour l’économie marocaine tels que le Plan d’ajustement structurel, les accords de libre-échange avec l’UE, les accords du GATT et l’Investment Treaty avec les Etats-Unis, est capable de peser de tout son poids pour que la présidence roumaine de l’UE se déroule, selon les intérêts du Maroc, dans les meilleures conditions possibles.

En 2004, quand il a été relevé de ses fonctions d’ambassadeur du Maroc en France, après avoir passé 5 ans à Paris, Hassan Abouyoub a eu une traversée du désert qui a duré pas moins de deux années où personne n’avait plus de ses nouvelles, ce dernier n’apparaissant dans aucun événement public ou mondain. Mais tel un phénix, ce brillantissime haut commis de l’Etat, a su renaître de ses cendres surtout que le pays n’avait pas les moyens de faire l’économie d’une telle compétence. Déjà, le mettre à l’écart durant plus de 24 mois, a laissé des traces indélébiles dans la machine diplomatique du royaume. Nommé ambassadeur itinérant en 2006 aux côtés de Serge Berdugo et Assia Bensalah Zamrani, il est chargé de plusieurs missions transversales auprès de gouvernements étrangers et d’organismes internationaux avec la responsabilité sur des dossiers sensibles relevant directement du Cabinet royal.

L’importance politique de la présidence de l’UE, et son influence sur les agendas et les décisions ad hoc engageant les institutions européennes, et les relations en dents de scie entre Rabat et Bruxelles, a obligé le Maroc à choisir le meilleur de ses éléments pour occuper les fonctions d’interface entre le gouvernement marocain et le gouvernement qui présidera aux destinées de l’Europe durant 6 mois

Longtemps jeune haut fonctionnaire du département du commerce, il est bombardé par Hassan II ministre du Commerce extérieur en 1990, ministère créé sur mesure pour son nouvel occupant. Il a 38 ans. Et depuis, les responsabilités gouvernementales et diplomatiques s’enchaînent pour ce berbère polyglotte. Impressionné par sa capacité de travail, Hassan II le nomme, trois ans après, ministre de l’Agriculture, département qu’il dirigera pendant deux ans. Il sera rappelé par le roi Mohammed VI en septembre 1999, un mois et demi après son intronisation : il lui confiera la mission diplomatique du Maroc en France. Le successeur de Mohamed Berrada sera maintenu en poste à Paris jusqu’en 2004. Ambassadeur itinérant jusqu’en 2010, il est choisi comme ambassadeur en Italie, où, durant 8 ans, il est l’un des doyens du corps diplomatique accrédité à Rome.

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Un maillon de la chaîne, peu connu du grand public, de la carrière de Hassan Abouyoub, est son passage éclair, en 1994, en tant qu’ambassadeur en Arabie saoudite, à Djibouti et en Somalie, avec résidence à Riyadh. Une mission qui n’a duré que quelques mois.

La nomination à Bucarest de Hassan Abouyoub, poste refusé il y a une année par Mohamed Fadel Benyaïch, ancien chargé de mission au cabinet royal, et au-delà de la future présidence tournante de l’UE, intervient dans un contexte de crise mondiale, notamment la bataille pour les ressources dans cette région du monde. L’Union européenne, qui dépend largement de la Russie pour ses besoins énergétiques, voit en la Roumanie une réelle alternative, d’où le rôle géopolitique majeur de ce pays dans l’échiquier international. Et seul un Hassan Abouyoub, avec son expérience et son background peut assimiler la complexité de ces problématiques. Considérée aussi comme le grenier de l’Europe, la Roumanie représente pour les européens la clé de voûte de leur sécurité alimentaire.

Satellite de l’ex-URSS, partie intégrante du défunt Pacte de Varsovie et à la culture francophone bien ancrée, la Roumanie est aujourd’hui considérée comme un pays occidental niché au sein d’un espace transfrontalier de 7 pays. Ces derniers, qui ont décidé de former ensemble le Fonds des Trois Mers doté de 5 milliards de dollars, se sont récemment réunis à Bucarest, qu’a visitée dernièrement le chef de la diplomatie marocaine, pour soumettre une liste des investissements prioritaires de cette la région centrale et orientale de l’Europe à l’importance géostratégique incommensurable. C’est donc dans ce pays moteur de la cohésion européenne, membre de l’Otan et jadis grand ami du Maroc -c’est à Bucarest, dans le bureau du président roumain Ceausescu qu’est mort, en 1974, Allal El Fassi en défendant la cause nationale-, que Hassan Abouyoub, pressenti pour succéder à Nasser Bourita, rempilera dans les semaines à venir pour y représenter le Maroc dans une énième mission, certainement pas la dernière.

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