Akhchichine dans le collimateur de la Justice après un rapport accablant de la Cour des comptes

Le rapport confidentiel remis par le président de la Cour des comptes au roi Mohammed VI est sans appel. Les magistrats financiers, qui ont approfondi leurs investigations sur le devenir des 45 milliards de dirhams du Plan d’urgence pour la réforme de l’éducation, ont relevé de graves irrégularités et ont ainsi permis d'établir les responsabilités. S’il en a le feu vert, il ne reste à Driss Jettou qu’à remettre ses conclusions au parquet pour engager les poursuites judiciaires contre les responsables de ces graves dérives. Dans le collimateur, l’ancien ministre de l’éducation nationale, et actuel président PAM de la région Marrakech-Safi, Ahmed Akhchichine.

Ahmed Akhchichine, président de la région Marrakech-Safi et ancien ministre de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur, promoteur du plan d'urgence pour la réforme de l'enseignement, qui a englouti, entre 2009 et 2012, 45 milliards de dirhams sans aucun résultat.

Ce montant mirobolant, qui devait permettre au secteur de l’éducation au moins de sortir de son coma sinon de se hisser à la hauteur de celui des pays à PIB équivalent, s’est retrouvé dans la nature.

Nonchalant et d’une léthargie décapante, le premier ministre de l’époque, Abbas El Fassi, non moins responsable, a remis cette enveloppe au ministre Akhchichine qui en a disposé à sa discrétion. Résultat, deux sociétés ont monopolisé l’intégralité des marchés engagés. Le hic c’est que c’est deux entreprises sont gérées par une influente directrice d’Académie proche du ministre PAM. La suite on la connaît : le Plan d’urgence pour la réforme de l’éducation n’a jamais décollé, les 45 milliards de dirhams se sont évaporés et l’enseignement marocain est toujours à la traîne.

Si le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, est le premier responsable politique tombé grâce au rapport de Jettou, Ahmed Akhchichine devra sûrement être le second de la liste mais avec des responsabilités pénales cette fois-ci.

L’ancien «gauchiste-progressiste» devenu milliardaire a troqué son costume européen pour une panoplie de djellabas «bziouia» faisant de lui le néo-grand féodal de Marrakech à l’instar du Pacha El Glaoui. D’ailleurs, c’est ce sentiment d’impunité qui a encouragé sa fille mineure à enfreindre la loi, au nez et à la barbe des pouvoirs publics : elle était à bonne école !

On se rappelle, à une certaine époque, pas très lointaine, quand ce néo-féodal faisait circuler la rumeur qu’il était le rédacteur des discours royaux. Il a vite été remis à sa place par les communicants du Palais qui ont précisé que c’est le roi lui-même qui rédige ses discours.

Aujourd’hui la balle est dans le camp de la Justice à qui il incombe d’appliquer, sans acharnement, la notion constitutionnelle de reddition des comptes dans l’esprit et la lettre de la loi.

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