Le Portail de l’Intelligence Économique en France, initié par des anciens de l’École de Guerre Économique (AEGE), vient de publier la cartographie de toutes les entreprises stratégiques françaises vendues à des concurrents étrangers depuis 15 ans.
La souveraineté est au cœur des préoccupations de nombreux Français en cette rentrée. Le spécialiste dans l'analyse et l'anticipation des risques en intelligence économique, Augustin de Colnet, lève le voile sur une problématique brûlante : le rachat des entreprises stratégiques françaises par des acteurs étrangers.
En France, la souveraineté a résonné avec force ces dernières années, notamment depuis la crise du COVID-19. Cette période, s'étendant de mars 2020 à mai 2023, a mis en lumière la dépendance de l’Hexagone aux approvisionnements étrangers et sa fragilité face aux aléas géopolitiques.
Le Sénateur LR du Territoire de Belfort, Cédric Perrin, l'avait résumé lors d'un débat sur Radio France en août dernier, à l'occasion de l’entrée de l’homme d’affaires tchèque, Daniel Kretinsky, au capital de la division de cybersécurité du groupe d’informatique d'ATOS: « La définition de la souveraineté, c'est d'être capable de garantir la liberté de décision et d'action sans dépendre de quiconque ». Il ajoute avec force que « la France a besoin de ne dépendre de personne ».
Néanmoins, la réalité semble bien différente. Malgré un discours politique prônant un retour à la souveraineté nationale, la France a vu nombre de ses entreprises stratégiques passer sous contrôle étranger. De 2008 à 2023, ce sont pas moins de quinze entreprises essentielles qui ont été vendues à des acteurs étrangers. Alarmant ? Sans doute, d'autant plus que onze d'entre elles sont désormais sous pavillon américain, se conformant à la norme ITAR.
Des entreprises emblématiques comme Latécoère, leader mondial de la technologie Li-Fi dans l'aéronautique, Alstom Énergie, producteur des turbines Arabelle pour les réacteurs nucléaires français, ou encore OMMIC, joyau français du secteur des semi-conducteurs pour les télécommunications et le spatial, ne sont désormais plus françaises.
Ce travail de cartographie réalisé par Augustin de Colnet soulève une question fondamentale : la France peut-elle encore prétendre à sa souveraineté tout en laissant ses actifs stratégiques être rachetés ?
Pour celles et ceux désireux de comprendre les enjeux et les détails de cette problématique, le document PDF mis à disposition par l'auteur est une ressource incontournable. Il est temps de s'interroger sur l'avenir des entreprises françaises et de l'indépendance du pays.