C'est avec une combinaison intégrale de protection jaune fluo, un masque à gaze totalement étanche couvrant tout le visage, une paire de bottes de protection en plastique et de gants bleus, que Vladimir Poutine s'est laissé filmer mercredi 24 mars alors qu'il visitait la zone à haut risque de l'hôpital de Kommounarka, dédié essentiellement aux patients de la capitale Moscou infectés par le coronavirus.
Vladimir Poutine n'a pas raté l'occasion de la pandémie du coronavirus pour se mettre encore une fois en scène. A sa collection de photos sauveur de la Russie, super Poutine peut désormais ajouter celle prise ce mercredi à l'hôpital de Moscou qui abrite les patients atteints du Covid-19.
Vêtu d'une combinaison de protection intégrale et d'un masque, Vladimir Poutine a visité l'hôpital de Kommounarka, situé en banlieue de Moscou, dédié essentiellement aux patients de la capitale infectés par le coronavirus. Le président russe a également été équipé d'une paire de bottes de protection en plastique et de gants bleus avant de se diriger vers la zone à haut risque de l'hôpital.
Les images de cette visite ont été relayées par les réseaux non sans déformation. Un photomontage a d'ailleurs été largement partagé montrant Poutine présidé un conseil de gouvernement dans le même tenue intégrale de protection. Le célèbre animateur de la chaine Al Jazeera est tombé aussi dans le piège de la fake news en la commentant par : «Quand vous regardez cette photo du président russe Poutine, vous devez réaliser la gravité de cette épidémie»
Mission : «La situation est sous contrôle»
La presse européenne n'a pas été tendre avec le président russe. Elle l'accuse de minimiser la propagation de la pandémie dans son pays à cause de son agenda politique printanier particulièrement chargé : 1) 22 avril : référendum sur une nouvelle Constitution lui permettant de briguer un nouveau mandat; 2) 9 mai : 75e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.
Face à ses accusations et à l'ampleur de la pandémie qui sévit en Europe, Vladimir Poutine a multiplier les sorties médiatiques pour assurer à ses concitoyens que «Tout était sous contrôle».
La Russie n’a pas une «image claire» de l’ampleur de l’épidémie
Avant son déplacement à l'hôpital, Vladimir Poutine avait tenu une réunion avec des membres du groupe de travail responsable de la lutte contre la propagation du Covid-19, à laquelle ont assisté le maire de Moscou Sergueï Sobianine qui dirige ce groupe, ainsi que le vice-Premier ministre Tatiana Golikova et le ministre de la Santé Mikhaïl Mourachko.
Le maire de Moscou Sergueï Sobianine a souligné qu'il n'y avait pas à ce stade «d'image claire» concernant le nombre exact de contaminés en Russie. Selon le maire de Moscou «le problème est que le volume des tests est très faible».
Au 24 mars les statistiques officielles faisaient état de 495 cas de Covid-19 en Russie avec 57 nouvelles contaminations en 24 heures, dont 28 nouveaux cas à Moscou.
Dans le cadre de la réunion avec le président russe Sergueï Sobianine a déclaré qu'il s'agit «d'une dynamique élevée, c'est une situation sérieuse qui est en train de se développer». Le maire de la capitale, qui a pris à Moscou des mesures telles que la quarantaine de voyageurs, la limitation des rassemblements publics ou la fermeture des établissements scolaires et des lieux de divertissements, a jugé que les régions russes devaient suivre cet exemple.
Pour le non-respect de la quarantaine, la Russie a introduit une amende qui s'élève à environ 1 000 euros. Plus de 383 000 cas de coronavirus et plus de 17 000 décès ont été enregistrés dans le monde. Le 11 mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré pandémie mondiale l'épidémie de Covid-19.
Il faut être prêt à affronter le scénario italien
Durant sa visite à l'hôpital Kommounarka, Vladimir Poutine s'est entretenu avec le responsable de l'établissement, révèle la presse russe. Le professionnel de la santé a expliqué qu'il pouvait y avoir aujourd'hui dans le monde deux scénarios possibles de propagation du coronavirus : un «asiatique» et un «italien». Faisant la référence à la gravité de la situation en Italie où le nouveau coronavirus a déjà fait plus de 6000 morts, il a expliqué qu'il fallait être prêt à affronter le second scénario.
«S'il y a un grand pic (de contaminations), et Moscou est sur ce chemin, notre hôpital est prêt à une transformation» pour accueillir un maximum de patients, a-t-il affirmé.