Question à un dinar : où est passé Mohamed Najem Gharsalli, ex-ambassadeur tunisien au Maroc et ancien ministre de l’Intérieur ? Après avoir été entendu comme témoin dans une affaire touchant la sûreté de l’Etat, suite à l’arrestation de Chafik Jarraya en mai 2017, il devait être entendu par le même tribunal mais cette fois comme accusé.
Le juge d’instruction près le tribunal militaire de Tunis a émis un mandat d’arrêt contre lui le 14 mars 2018, surtout qu’il ne s’était pas présenté à deux convocations les 21 et 28 février dernier sous prétexte d’une maladie cardiaque nécessitant une intervention chirurgicale avec remise du dossier médical au tribunal par ses avocats.
Selon les médias tunisiens, un commando spécial s’est déplacé chez lui pour l’arrêter mais ne l’a pas trouvé.
Ses avocats affirment qu’il n’est pas en fuite alors que depuis ces dernières 48 heures, et en l’absence d’une communication officielle à ce sujet de la part du gouvernement tunisien, les Tunisiens baignent dans des informations contradictoires pour ne pas parler de désinformation et Fake news.
Ainsi, le quotidien arabophone Achourouk titrait à sa Une que Najem Gharsalli n’est pas chez lui mais chez une dame d’affaires très influente sur le Lac de Tunis, la femme surnommé “araignée” en raison de ses réseaux tentaculaires dans les rouages de l’Etat.
Lui emboîtant le pas, un autre site appelé Soutour a posté aussi hier samedi une info qualifiée d’exclusive, citant des sources sécuritaires dignes de foi que l’ancien ministre de l’intérieur avait quitté le pays le dimanche 11 mars à 11 du matin à partir d’un aéroport du Sahel en direction d’un pays arabe sans préciser lequel, du Maghreb, du Machrek ou du Golfe ?
Jarraya : de la banane aux peaux de banane
Jarraya est un contrebandier notoire notamment dans les bananes avec le clan des Trabelsi de Leïla, l’épouse de l’ancien président Ben Ali et première “coiffeuse du pays” devant l’éternel.
Avec la chute de Ben Ali et les Trabeslsi, et ayant amassé une fortune colossale notamment dans l’immobilier et la contrebande en tout genre, Il s’est “converti” en politique rêvant probablement d’instaurer une “république bananière”. Il s’est constitué tout un réseau dans le microcosme des médias et des partis à telle enseigne qu’il se sentait incontournable, intouchable et faiseur d’hommes et de femmes. Il a même déclaré un jour qu’il a acheté tout le monde !
Auprès de l’Etat et même de l’opinion publique, il se vantait d’avoir des relations des relations “privilégiées” avec certaines milices libyennes multipliant les aller et retour entre Tunis et Tripoli.
D’ailleurs selon Jeune Afrique du 30 mai 2017, Jarraya aurait planifié avec les milices libyennes proches de Fajer Libya de Abdelhakim Belhajj, une attaque d’envergure pour embraser la Tunisie. Belhajj, grand ami par ailleurs des dirigeants d’Ennahda, le parti islamiste qui partage le pouvoir avec Nidaa Tounes, a traité plus d’une affaire avec Jarraya. On parle même de trafic d’armes.
Suite à cette affaire et dans sa chute, il a entraîné avec lui deux hauts cadres sécuritaires, Saber Laajili, directeur de la brigade antiterroriste et Imed Achour, directeur des “services spécialisés” chargés du renseignement et du contre espionnage. Ils ont été arrêtés et accusés de complot contre l’Etat. On leur reproche de s’être rendus en Libye avec Jarraya avec l’aval et la bénédiction de Mohamed Najem Gharsalli.
En attendant de voir plus clair dans cette affaire digne d’un film, le tribunal militaire recherche Mohamed Najem Gahrsalli désespérément !