Le Premier ministre Pedro Sanchez est arrivé ce mardi dans l'enclave espagnole de Ceuta, où plus de 6 000 migrants sont entrés illégalement depuis lundi en provenance du Maroc. A sa descente de son hélicoptère, il a eu droit à un comité d'accueil très remonté. Quelques habitants de la ville amassés devant le portail du Héliport ont proféré des injures à son encontre et en même tenté de donner des coups de pieds à sa voiture.
Accompagné de son ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, le premier ministre espagnol Pedro Sánchez est arrivé cet après-midi à la conclave espagnole Ceuta, au lendemain d'une crise migratoire sans-précédent qui a vu le déferlement de plus de 6000 migrants dont 1500 mineurs.
A la sortie du héliport, plusieurs dizaines de Ceutiens et de Ceutiennes ont accueilli les deux ministres par des injures en raison de leur mauvaise gestion du dossier migratoire avec le Maroc. Les manifestants ont même donné des coups de pieds aux voitures des deux responsables.
Selon El Mundo qui a également rapporté l'incident, le très peu populaire premier ministre a été contraint de modifier son agenda en annulant son voyage à Paris pour se rendre ce mardi à Ceuta, où il est arrivé vers 17h00. Il aurait également prévu de visiter Melilla.
Le quotidien espagnol rapporte qu'au sein de son gouvernement des voix auraient alerté Pedro Sanchez des répercussions de l'accueil du chef des séparatistes du Polisario, Brahim Ghali, en Espagne. Parmi ces voix figurent le ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska, qui aurait selon El Mundo mis en garde son gouvernement contre l'hospitalisation de Ghali.
Sur Twitter, le chef du gouvernement espagnol a indiqué que sa « priorité en ce moment est le retour à la normalité à Ceuta » et que les « habitants doivent savoir qu’ils peuvent compter le soutien total du gouvernement » espagnol.
L’Europe appelle le Maroc à empêcher les « départs irréguliers » depuis son territoire
La commissaire européenne Ylva Johansson a jugé mardi « inquiétant » l’afflux des migrants. Bruxelles a appelé le Maroc à empêcher les « départs irréguliers » depuis son territoire. Le Conseil européen, qui représente les Vingt-Sept, a exprimé de son côté « tout son soutien et sa solidarité avec l’Espagne », par la voix de son président Charles Michel. « La coopération, la confiance et les engagements partagés devraient constituer les principes d’une relation forte entre l’Union européenne et le Maroc », a ajouté Charles Michel sur Twitter.
Ylva Johansson a relevé que l’UE souhaitait bâtir avec Rabat une relation « basée sur la confiance et des engagements partagés ». « La migration est un élément clé à cet égard », a ajouté la responsable suédoise. Les forces de l’ordre marocaines sont intervenues mardi matin pour stopper le flux de migrants, qui se poursuivait toutefois dans la journée.