L’agence de notation Standard & Poor’s a révisé à la baisse la note de crédit du Maroc à «A-3» pour sa dette à court terme, tout en maintenant à «BBB-» la dette à long terme avec une perspective négative de la notation souveraine du royaume. Cette projection alarmiste pour l’économie marocaine déclinée par la filiale de McGraw-Hill s’explique par le fait que le gouvernement marocain s’est éloigné de manière significative de son objectif de déficit budgétaire de 3% du PIB en 2018, en raison d’une croissance moins élevée que prévue et de tensions budgétaires plus fortes. En poste depuis seulement 10 semaines, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, hérite là d’un lourd passif de son prédécesseur, Mohamed Boussaid, dont la gouvernance, tout au long de son ministère, a été un fiasco sur toute la ligne.
Standard & Poor's, qui est une des quatre principales sociétés de notation financière aux côtés de Moody's, Fitch Ratings et Dagong, indique dans sa dernière note qu’elle pourrait davantage abaisser la note de crédit du Maroc si le gouvernement ne maîtrise pas le déficit budgétaire, si l’endettement du Trésor dépasse les prévisions des analystes, si la croissance du PIB réel est inférieure à leurs attentes ou encore si le déficit extérieur s’aggrave, entraînant une augmentation substantielle des besoins de financement de l’économie.
En revanche, une révision favorable pourrait également avoir lieu si la stratégie de diversification économique en cours au Maroc entraîne une croissance moins volatile.
Les analystes de Standard & Poor's, peu optimistes sur les perspectives souveraines du Maroc, tablent sur un déficit budgétaire de 3,8% du PIB du Maroc en 2018 contre un objectif de 3%, et un déficit du compte courant de la balance des paiements de 4,2% du PIB.
Dans l’environnement géographique immédiat du Maroc ou relevant de la région Afrique, Mena et de l’espace euro-méditerranéen, l’Espagne est pourvue d’une perspective positive à «A-/A-2'» partageant cette note avec l’Arabie saoudite, alors que la note souveraine de la France demeure stable affirmant sa note souveraine à «AA/A-1+» mais avec une perspective positive également.
Pour sa part, la Jordanie a maintenu une note stable à «B+/B» malgré un environnement difficile, de la même manière que le Kenya qui confirme un intéressant «B+/B'» et le Congo-Brazzaville qui affiche un singulier «B-/B » avec une perspective stable.
Si le Nigéria, et malgré des dispositions politiques en dents de scie, arrive à maintenir une note souveraine à «B/B», le Qatar, en revanche, paie lourd ses contraintes géopolitiques, par un biais et affiche actuellement la plus forte concentration de risque de rétrogradation sur l’ensemble des marchés.
Pour ce mois de septembre 2018, le Ghana et le Portugal restent de bons élèves avec des notes respectives de «B» et «BBB-/A-3» et des perspectives «stable» pour le premier et «positive» pour le second.