Le ministre en charge de la culture, Othman El Ferdaous, a réagit ce jeudi aux vives réactions de la communauté des artistes marocains après la publication de la liste des projets qui ont bénéficié des subventions de l'Etat. Le ministre reconnait dans une publication postée sur son compte Facebook, que la politique de soutien aux Arts est perfectible et se dit être à l’écoute des propositions «constructives». Toutefois, OEF, rappelle que les appels à projets ne peuvent pas remplacer la généralisation de la protection sociale annoncée par le Roi Mohammed VI le 29 juillet dernier.
Depuis 72 heures, un seule sujet occupe les marocains sur les réseaux sociaux : le milliard de centimes distribué aux artistes. Tous les commentaires vont dans le même sens : le ministère a été injuste.
Othman El Ferdaous, en charge entre autres de la Culture n'était pas injuste mais a été, depuis sa nomination, lent et silencieux face à une communauté d'artistes divisée et peu entreprenante. Il a également minimiser les réactions des marocains. Tout en pensant bien faire en débloquant de l'argent dans la conjoncture qui est la nôtre, OEF a oublié que dans notre cher pays, nos concitoyens s'indignent plus facilement à l'annonce de distribution d'un milliard de centimes qu'au gaspillage d'un milliard de dirhams dans un projet foireux. L'erreur politique qu'il partage avec le chef de gouvernement est la perception donné au marocain quant à la facilité avec laquelle du cash pouvait sortir des caisses de l'Etat. Au moment où les marocains commencent à peine à ressentir les répercussions économiques de la crise sanitaire et à quelques semaines de la mise en garde du souverain sur la situation critique du budget de l'Etat.
OEF n'a pas tort : il ne faut pas confondre les subventions des projets et la couverture sociale
Le ministre construit son argumentaire en séparant d'emblée les appels à projets artistiques et les aides directes liées à la pandémie.
«La transparence de l'action publique est toujours préférable et les citoyens ont un droit d'accès à l'information, c'est pourquoi les résultats de l'appel à projet 2020 ont été entièrement publiés sur le site du Ministère pour préserver la clarté sur l'usage du denier public» s'est défendu El Ferdaous dans son post Facebook.
Le ministre donne par la suite le nombre des détenteurs de cartes d'artistes qui avaient profité de bénéficier des dispositifs TadamonCovid :« Les dispositifs transversaux mis en place grâce au Fonds Covid19 ont certes permis à plus 3700 détenteurs de cartes d'artistes (anciennes ou nouvelles) de bénéficier des dispositifs TadamonCovid (Ramed et informel), soit un taux d'acceptation des dossiers de 70%.». El Ferdaous a omis de communiquer l'enveloppe qui leur a été réservée.
Défendant son opération de soutien exceptionnel aux Arts de, objet de la polémique, le ministre en charge de la Culture, annonce avoir adapté le cahier des charges «face aux contraintes à la mobilité et au rassemblement» liées à la crise sanitaire. Il révèle également avoir traité et retenu trois fois plus qu'en 2019.
Le point d'orgue de son argumentaire a été le rappel de l'annonce faite par le roi Mohammed VI de la généralisation de la protection sociale : « les appels à projets ne peuvent pas remplacer la généralisation de la protection sociale annoncée par Sa Majesté le Roi que Dieu l’assiste le 29 juillet dernier».
Le ministre, souligne enfin que le département de la culture lancera dans les prochaines semaines une consultation avec ses différents partenaires pour «préparer la mise en oeuvre de ce chantier stratégique et structurant».
El Ferdaous paie pour tout le gouvernement
Les subventions aux artistes n'a été que la goutte qui a fait débordé le vase. Les marocains qui se sont passionnément déchainés sur leurs smartphones en soutenant tel artiste et en fustigeant un autre n'ont fait que projeter leur inquiétude d'un avenir qui s'assombrit jour après jour ainsi que leur frustration face à l'inertie et à l'échec d'un gouvernement dépassé par les évènements et dont les principaux acteurs pensent déjà aux élections de 2021.
Ceux qui blâment El Ferdaous oublient de blâmer son Chef Saad Eddine El Othmani et oublient de pointer les doigts vers ceux qui ont saigné l'Etat à force d'incompétence et/ou de malhonnêteté.