L'Union Européenne est confrontée à un nouveau scandale potentiellement nuisible pour son image. En pleine guerre en Ukraine et alors que l'inflation est l'un des principaux soucis des citoyens européens, des soupçons de fraude entourent le fonds Covid alloué aux États membres, pour un montant total de 724 milliards d'euros. Le média Politico a révélé que l'Office Européen de Lutte Antifraude (OLAF) enquêtait sérieusement sur ces allégations d'irrégularités, sans toutefois dévoiler les noms des pays concernés.
L'Office européen de lutte antifraude (OLAF) enquête sur des fraudes potentielles concernant l'utilisation des fonds de relance post-pandémique de l'Union européenne dans un certain nombre de pays de l'UE, nous apprend Politico.
Le mécanisme de redressement et de résilience (RRF), mis en place au plus fort de la pandémie de COVID-19, est un fonds de 724 milliards d'euros financé par la dette commune de l'Union européenne, rappelle la même source.
Jusqu'à présent, 150 milliards d'euros ont été déboursés dans le cadre de cette facilité, l'Italie et l'Espagne étant les principaux bénéficiaires, avec plus d'un quart du total à ce jour.
«L'OLAF examine l'utilisation des fonds [du RRF] dans les États membres. Il y a actuellement un certain nombre d'enquêtes en cours sur des allégations d'irrégularités avec les fonds [RRF] concernant différents Etats membres», a déclaré un attaché de presse de l'OLAF à POLITICO et à l'hebdomadaire d'information belge Knack.
OLAF a refusé de communiqué le nombre et les pays impliqués, ou sur le montant des fonds potentiellement détournés.
Le mandat de l'OLAF est d'enquêter sur la fraude et la corruption impliquant des fonds européens. Si l'OLAF a des raisons de croire qu'un comportement criminel a eu lieu, il transmet les cas au Parquet européen.
A la fin de l'année dernière, le parquet européen avait 15 enquêtes actives ouvertes sur des fraudes aux dépenses liées aux fonds du RRF, dont neuf en Italie, trois en Roumanie, deux au Portugal et une en Croatie.
Ce scandale n'est malheureusement pas le premier du genre impliquant l'Union Européenne. En décembre 2022, la présidente de la Commission Européenne, Ursula Von der Leyen, était impliquée dans un scandale portant sur une somme de 60 000 euros, dans le cadre d'une affaire de corruption liée à l'ONG Fight Impunity.
L'homme politique grec Dimitris Avramopuoulos, ancien commissaire européen, avait reçu cette somme pour sa participation à deux événements, avec l'aval de Von Der Leyen. Cette affaire avait suscité une certaine polémique, d'autant plus que l'ONG en question n'était pas inscrite dans le registre de transparence de l'UE.
Quand le New York Times poursuit en justice Ursula Von der Leyen sur ses relations avec Pfizer
Le New York Times a intenté un procès à la Commission européenne parce que l'institution exécutive n'a pas divulgué les messages textuels échangés entre sa présidente Ursula von der Leyen et le PDG de Pfizer, Albert Bourla.
Le journal affronte les avocats de l'UE devant la plus haute juridiction de l'Union, arguant que la Commission a l'obligation légale de divulguer ces messages, qui pourraient contenir des informations sur les accords conclus par l'Union pour l'achat de doses de COVID-19 d'une valeur de plusieurs milliards d'euros.
L'action en justice fait suite à une enquête menée en janvier 2022 par la Médiatrice européenne, Emily O'Reilly, qui a identifié un cas de mauvaise administration dans les tentatives de la Commission de récupérer les SMS, suite à une demande d'accès public faite par le journaliste de netzpolitik.org, Alexander Fanta. L'enquête du Médiateur a révélé que la Commission n'avait pas explicitement demandé au bureau personnel du Président de rechercher les SMS.